Des 16 admissibles, 14 ont finalement obtenu le OK des juges constitutionnels pour concourir à la succession de Michel Kafando, le président intérimaire.
Les 2 recalés sont les 2 militaires, sur lesquels, on a beaucoup jasé, et surtout sur lesquels, 2 recours ont été introduits par 2 autres candidats : Me Bénéwendé Sankara et Ablassé Ouédraogo. Ce sont le général Djibrill Bassolé et le colonel-major Yacouba Ouédraogo.
Le premier a déposé son dossier sous l’étiquette de candidat indépendant, le second, sous son parti, l’UBN.
A vrai dire, ces dernières 24 heures, pour ne pas dire, depuis le dépôt des recours, les «5 sursitaires» n’étaient pas totalement tranquilles. I l s’agit de Djibrill Bassolé, Yacouba Ouédraogo, Roch Kaboré, Ram Ouédraogo et Salvador Yaméogo. Pour des raisons diverses, chacun était suspendu au verdict du Conseil constitutionnel.
A noter que le recours qui a fait beaucoup de bruit, pour diverses raisons, est celui d’Ablassé Ouédraogo contre Roch Kaboré.
Un recours qui a renvoyé les uns et les autres à l’avant-insurrection et à l’après.
Le péché originel de Roch était d’avoir dit que «l’article 37 était anti constitutionnel» avant de se dédire, et de faire acte de contrition sur le tard. Pour ses adversaires, c’est trop facile, et il devrait être frappé d’inéligibilité, car «c’est lui qui a tracé les contours du champ, avant que les laboureurs ne viennent y cultiver».
Le Conseil constitutionnel a apprécié les arguments à charge et ceux-ci à décharge fournis par l’intéressé et a donc arbitré pour retenir in fine, son dossier.
En ce qui concerne les deux autres candidats emblématiques mis à la touche, qui sont les 2 militaires, ils ont été des ministres du dernier gouvernement de Blaise, et c’est sur cet état de fait que se base le recours.
Les sages ont décidé de les recaler.
Ram Ouédraogo, Salvador Yaméogo échappent à cet impeachment pour aussi les motifs jugés recevables par les sages.
Voici donc 14 mousquetaires qui, sabre au clair, iront à la conquête du palais présidentiel de Kosyam. Des vieux briscards ont déjà tenté l’aventure, notamment Ram Ouédraogo et Me Bénéwendé Sankara à 2 reprises et ont échoué. D’autres sont à leur première expérience, même s’ils ont longtemps nagé dans le marigot burkinabè avec de hautes responsabilités.
On peut citer Zéphirin Diabré, Roch Kaboré, Ablassé Ouédraogo.
De jeunes louveteaux font leur entrée dans cette arène, avec des pedigrees plus ou moins divers : Jean-Baptiste Natama, Adama Kanazoé, Françoise Toé, Tahirou Barry, Saran Sérémé.
Enfin, d’illustres inconnus veulent s’essayer à avoir un destin national en candidats indépendants, tels Victorien Tougoumaet Boukaré Ouédraogo.
Ainsi donc, le sort en est jeté ou plutôt les sages ont jeté les dés car cette présidentielle post-Blaise Compaoré est inédite, non seulement par la kyrielle de candidats, mais aussi par sa part d’indétermination, car en dépit des timides sondages donnant souvent Zéph et Roch au coude-à-coude, rien, absolument rien, ne dessine la future identité du vainqueur, contrairement aux scrutins passés, qui étaient une promenade de santé pour Blaise. Pour ce vote, même si on prédit un Mano à Mano, entre le champion du MPP et celui de l’UPC, rien n’est joué, et en cas de second tour, des surprises pourraient surgir.
La Rédaction