« Nous sommes à la fin de la première phase qui comprenait toutes les communes rurales et urbaines autres que Ouaga et Bobo (...), il est tout à fait normal que je vienne faire le point au chef de file de l'opposition sur la situation globale et les perspectives qu'il y a par rapport à ces questions ». Ces en ces termes que le président de la CENI, Me Barthélémy Kéré a justifié sa visite au chef de file de l'opposition. De l'avis de Me Kéré, il est du devoir de la CENI de donner des éléments d'information à la classe politique (majorité et opposition) pour lui permettre de suivre ses travaux afin de pouvoir faire des suggestions et des recommandations idoines pour que les opérations continuent de se dérouler dans le consensus. Pour le chef de file de l'opposition Zéphirin Diabré, l'occasion était belle de faire le bilan à mi-parcours de l'exercice de mise à jour du fichier électoral et s'est réjouis de l'engagement citoyen constaté ici et là pour les opérations lesquelles ont permis d'enregistrer plus de 573 000 personnes supplémentaires. Même s'il pouvait y avoir plus de personnes enregistrées, pour le CFOP c'est un chiffre qu'il faut apprécier dans le contexte de notre pays. « On aurait aimé qu'il y ait un plus, mais déjà il y a quand même un signe d'engagement citoyen. Si on ajoute au chiffre de Bobo et de Ouagadougou, on ne serait pas loin du million d'électeurs supplémentaires. Ce qui est déjà une bonne performance », a commenté Zéphirin Diabré.
Le tour de Ouaga et Bobo du 17 au 30 juin prochain
En termes de difficultés lors des opérations, outre le problème de la fourniture de l'électricité, le président de la CENI a mentionné la faible mobilisation des citoyens, toute chose qu'il impute aux partis politiques lesquels n'ont pas travaillé à sensibiliser les citoyens à s'enrôler dans les listes électorales. « Il y a certains partis politiques qui ont été sur le terrain, mais ça n'a pas été le cas partout. Nous les interpellons une fois de plus pour qu'ensemble on puisse faire le travail pour que l'ensemble des Burkinabè puissent s'enrôler afin que la participation des gens à la gestion de la chose publique soit générale et que le taux de participation soit intéressant », a suggéré Me Kéré. Un défis que l'opposition a promis de relever à en croire son chef de file qui de son coté s'est inquiété que la CENI ne soit à court de moyens financiers pour conduire normalement les opérations. Quant au deux plus grandes communes que sont Ouagadougou et Bobo Dioulasso, les opérations de mise à jour du fichier électoral débuteront le 17 juin et se terminera le 30 juin 2014.
« Certains ambassadeurs se promènent pour mettre en place des sous-sections du CDP »
S'agissant des opérations d'enrôlement des Burkinabè de l'étranger, une réunion se tiendra le 16 juin prochain entre la CENI, la classe politique et la société civile. Cette réunion devra décider de l'envoi des missions à l'étranger pour pouvoir mettre en place les démembrements de la CENI et engager l'enrôlement. A ce sujet, l'opposition politique dit vouloir s'engager résolument à la mise en œuvre de cette disposition d'autant plus que c'est elle qui a demandé que le vote soit accordé au Burkinabè de l'étranger. Cependant, elle se dit inquiète de la manière dont ces opérations seront menées, a laissé entendre Zéphirin Diabré. « Nous serons bien entendu les premiers défenseurs dans la mise en œuvre de cette disposition. Maintenant, il faut s'assurer que les choses se fassent de la manière la plus transparente et la plus équitable possible », craint-il. Selon lui, le gouvernement à travers les ambassades se livrent parfois à des opérations pour lesquelles la transparence n'est pas la chose la mieux partagée. Il en veut pour preuve l'ouverture ces derniers temps de consulats sans qu'on ne sache comment et pourquoi. De plus, dit-il, « on voit certains ambassadeurs qui deviennent comme des garçons de course du CDP (ndlr : Congrès pour la Démocratie et le Progrès) qui passent leur temps à se promener dans les pays de leur juridiction pour mettre en place des sous-sections du CDP ». Tout ceci pose problème et peut créer un déséquilibre qui peut entacher la sincérité du scrutin aux yeux de l'opposition. Toutes ces questions seront débattues au cours de la rencontre prévue le 16 juin prochain.
Max Junior
(Avec ZoodoMail)
