Pourquoi tant de mystère autour d’une date et d’une décision aussi importantes qu’évidentes?

| 06.10.2015
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Pourquoi tant de mystère autour d’une date et d’une décision aussi importantes qu’évidentes?
© Banque Mondiale
Pourquoi tant de mystère autour d’une date et d’une décision aussi importantes qu’évidentes?
Le putsch de l’ex-RSP n’a duré qu’une semaine, même si la petite rébellion desdits insoumis parmi la bande à Diendéré a fait jouer les prolongations qui ont vu l’affaire se dénouer par une démonstration de force réussie des «boys». Ces vaillants loyalistes ont ainsi permis de limiter le décompte macabre des vies fauchées par les balles assassines des délinquants du régiment dissous, et de relancer au plus vite le cours de la Transition.


Parmi les événements majeurs qui poussaient les Burkinabè à retenir leur souffle figurent les élections dont la tenue était très souhaitée, et la décision sur les résultats des concours directs de la Fonction publique entachés de fraudes. S’il est primordial de faire le deuil des morts bêtement causées par le général le plus irréfléchi du siècle et sa soldatesque de moutons armés, et de permettre aux ex-otages de se remettre de leurs émotions, il n’en demeure pas moins qu’une chose également importante est d’avancer. Avancer, pas pour marcher ou fermer les yeux sur nos récents martyrs, mais plutôt faire un bond utile dans la marche vers le parachèvement de la révolution d’octobre 2014 et la résistance de septembre 2015.

Ce sera effectivement faire un véritable pied-de-nez aux auteurs du coup d’Etat et leurs complices que de se ressaisir le plus tôt possible et de dérouler promptement un nouveau calendrier électoral qui fixe la date des scrutins à la plus brève échéance possible.

Force est cependant de reconnaître que les déclarations des autorités de la Transition ne laissent pas toujours espérer que les choses aillent dans ce sens. Car, en même temps que le président Michel Kafando pense qu’un mois de report suffit largement, il estime qu’il faut régler d’abord des questions de sécurité, sans donner de délai précis.

Quant au Premier ministre, Yacouba Zida, il se contente de parler de report de plusieurs semaines tout en évoquant la nécessité pour les parties signataires de la Charte de se concerter pour en décider. La recherche du consensus et les précautions sécuritaires sont, certes, des questions très importantes. Mais avec une réelle volonté politique de faire vite et bien, elles peuvent être réglées en un mois, et permettre aux élections de se tenir au plus tard en mi-novembre prochain, comme le souhaitent du reste bon nombre d’acteurs politiques qui proposent même le 8 novembre 2015.

Comme l’a rappelé Simon Compaoré du MPP, il y va de la reprise normale des activités économiques dont dépend la relance véritable du développement du pays. L’ex-maire de Ouaga a en outre bien vu en précisant que ce serait une façon grandiose d’honorer la mémoire des victimes de la barbarie des éléments de l’ex-RSP que de réaliser contre vents et marrées ce que ceux-ci ont voulu empêcher. Tout comme il est urgent que les autorités se prononcent sur le sort qui sera réservé aux candidats des concours de la Fonction publique affectés par des fraudes.

L’enquête judiciaire était prévue pour être bouclée au plus tard le 19 septembre et a peut-être été perturbée par le coup de force intervenu le 16 septembre. A défaut de pouvoir disposer de résultats fiables de l’enquête dans les meilleurs délais, il est tout de même utile de communiquer sur le dossier en vue de faire le point des investigations. Vivement donc que la séance ordinaire du Conseil des ministres du 7 octobre se penche sur ces deux dossiers et prenne des décisions claires les concernant.

JPS

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