Pour un pacte républicain pour les élections

| 07.04.2015
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Pour un pacte républicain pour les élections
© DR / Autre Presse
Pour un pacte républicain pour les élections
D'où la nécessité pour tous ceux qui ont intérêt à la tenue de ces élections de faire front ensemble en un pacte républicain dont le socle sera des élections libres, équitables et démocratiques qui permettront de remettre le Faso sur les rails. Puisque tous les « grands » partis affirment qu'ils sont contre l'exclusion, le MPP, soupçonné du contraire, affirmant vouloir battre tout le monde par les urnes, un tel pacte devrait être facile à mettre en place et en œuvre. Il sonnerait comme le réveil de l'ensemble de la classe politique face à la dérive actuelle qui fait des OSC le moteur de la gouvernance politique. Il est parfaitement inacceptable que des organisations telles que le « Balai citoyen » ou encore le CAR pour citer les plus représentatifs qui ne sont présentes que dans tout au plus 4 ou 5 villes dictent leur conduite à des partis tels que l'UPC, l'ADF/RDA, le MPP ou encore le CDP qui sont eux présents jusque dans les plus petits hameaux de ce pays.


Rien ne va plus au Pays des Hommes intègres ! C'est le moins qu'on puise dire. Tout le monde se plaint ; de la ménagère à l'institutionnel. Même les hommes forts de la Transition, notamment les responsables officiels et leurs supplétifs des OSC qui leur sont proches, ne savent plus où donner de la tête, eux qui, il n'y a pas encore longtemps, roulaient de la mécanique en assurant à qui voulait l'entendre que « Rien ne sera plus comme avant ». Ils ne savaient certainement pas qu'ils disaient vrai ; pour le malheur des Burkinabè !

Pour le commun des Burkinabè, ce « plus rien ne sera comme avant » est d'un tel réalisme qu'il est devenu « plus rien ne marchera comme avant » pour certains tandis que pour d'autres c'est tout simplement « rien ne va plus ». Le pire c'est que tout le monde est conscient que les choses vont aller s'empirant sans espoir réel de les voir évoluer différemment. Pourtant il y a un peu plus de cinq mois, ce pays était un exemple cité partout avec tous les indicateurs au vert et des perspectives enviées même si des nuages s'amoncelaient sur le front sociopolitique avec les cris de guerre des intégristes de l'alternance. La brutale survenue des évènements des 30 et 31 octobre 2014 et leur violence montrent bien que les Burkinabè n'étaient pas seuls acteurs de leur histoire même si on savait que des « PTF » extérieurs du changement avaient mis la main à la pâte. Ces usurpateurs de notre souveraineté se reconnaitront tout comme les hommes et les femmes qui leur ont servi de cheval de Troie pour assassiner notre démocratie. Et voilà les Burkinabè avec un véritable bâtard sur les bras, puisque même les fanfarons les plus zélés qui en réclament la paternité ne convainquent personne et sont de simples cocus puisqu'ils sont congénitalement improductifs, s'ils ne sont pas les rébus de la société.

La Transition est donc dans la merde ! C'est le terme qui convient. Et il faut la sauver. Cela est de la responsabilité de tous les Burkinabè. Si on la laisse aux seules mains de ceux qui nous ont conduit à l'impasse actuelle ce serait prendre un billet aller simple vers le chaos, un chaos dont personne ne peut prédire, ni l'ampleur, ni les conséquences.

Les pouvoirs de la Transition, tous sans exceptions, ont largement fait les preuves de leur incompétence et de leur incapacité à résoudre aussi bien les problèmes que pose cette situation inédite que ceux liés à l'existence quotidienne des Burkinabè. Ce n'est pas une critique, c'est un fait tangible que tout le monde observe et constate. Le moindre ce n'est pas la cacophonie entre les institutions et au sein de celles-ci.

En effet, un conseiller spécial du Premier ministre et un enseignant d'Université qui démontrent et dénoncent avec preuves irréfutables que le Président a commis le crime le plus grave qu'un citoyen puisse commettre, à savoir la violation de la Constitution, cela dénote d'une pagaille inadmissible. Quand pendant le même temps le CNT prétend, sous la poussée de certaines personnalités, suspendre les droits civiques de certains citoyens au motif qu'il assimile l'option de modification de l'article 37 à une violation de la Constitution, alors que celle-ci le permet, il y a plus qu'un déni de justice, c'est tout simplement un crime contre la Constitution. Au-delà de toute considération politico-juridique, il est évident que, si elle était prise, une décision d'exclusion de certains acteurs entraînera des remous sociopolitiques dont nul ne peut prévoir les conséquences. Comparaison n'est pas raison mais de telles gymnastiques ont entraîné ailleurs des crises d'une violence inouïe. Le cas de la Côte d'Ivoire tout proche devrait nous éclairer. Pourtant il faut craindre que les décideurs n'outrepassent ces cris d'alarme puisqu'ils n'ont aucun intérêt aux élections dont la tenue tout au contraire signifierait le terminus de leur pouvoir. Tant pis pour la Patrie !

D'où la nécessité pour tous ceux qui ont intérêt à la tenue de ces élections de faire front ensemble en un pacte républicain dont le socle sera des élections libres, équitables et démocratiques qui permettront de remettre le Faso sur les rails. Puisque tous les « grands » partis affirment qu'ils sont contre l'exclusion, le MPP, soupçonné du contraire, affirmant vouloir battre tout le monde par les urnes, un tel pacte devrait être facile à mettre en place et en œuvre. Il sonnerait comme le réveil de l'ensemble de la classe politique face à la dérive actuelle qui fait des OSC le moteur de la gouvernance politique. Il est parfaitement inacceptable que des organisations telles que le « Balai citoyen » ou encore le CAR pour citer les plus représentatifs qui ne sont présentes que dans tout au plus 4 ou 5 villes dictent leur conduite à des partis tels que l'UPC, l'ADF/RDA, le MPP ou encore le CDP qui sont eux présents jusque dans les plus petits hameaux de ce pays. De surcroît quand on regarde leur composition sociologique on est loin d'y retrouver le Burkina Faso dans toutes ses diversités. Les politiques doivent en quelque sorte reprendre leur chose et les organisations de la société civile revenir à leurs fonctions de veille et d'alerte. Le mélange des genres ne profite qu'aux aventuriers, tous ceux qui font de la politique sans en faire et qui en parfaits hypocrites polluent la vie sociopolitique et conduisent à des drames qui entraînent de grands dommages pour les nations. Ce n'est pas pour rien qu'au niveau des grandes démocraties le sacro-saint principe de laïcité est observé comme la prunelle des yeux ; tout comme la ligne de démarcation entre société civile et politique ne souffre d'aucune confusion.

Par Cheick AHMED
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