Les populations de Zogoré, commune rurale de la région du Nord, où des troubles ont été récemment constatés, ne pourront pas accomplir leur devoir civique aux élections municipales du 22 mai 2016. C’est du moins ce qu’a laissé entendre le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Maître Barthélemy Kéré, le mardi 17 mai 2016, lors d’une sortie dans les centres de formations des membres des bureaux de vote et dans les stands de communication installés à l’intention des électeurs. « Il y a eu des difficultés dans certaines localités comme Zogoré où le Conseil d’Etat a rendu une décision selon laquelle les dossiers de candidatures du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) doivent être pris en compte, alors que sur le terrain, ces dossiers font l’objet de contestation de la part des populations. Il est difficile pour la CENI de concevoir dans ces conditions, un bulletin unique pour la commune.
Nous ne pouvons donc pas organiser une élection à Zogoré, le 22 mai prochain », a-t-il déclaré. Toutefois, il a indiqué que le scrutin pourrait être réorganisé dans cette localité en temps opportun. La situation ne semble guère reluisante pour Béguédo, autre commune de la région du Centre-Est où des violences ont été récemment constatées. « A Beguedo, il y a des risques de conflit et nous suivons avec une très grande attention l’évolution de la situation. Le réajustement du fichier électoral que nous avons envisagé n’a pas pu aller jusqu’à son terme et si nous devons aller aux élections cela ne peut être qu’avec le fichier de la présidentielle et des législatives couplées de décembre 2015. S’il se trouve qu’il y a des oppositions massives à cette disposition, nous n’allons certainement pas réunir les gens pour leur donner l’occasion de trancher la chose au coupe-coupe », a précisé Me Kéré.
Pour lui, le concours des partis politiques est indispensable à la bonne tenue des élections à Béguédo. « Il faut que les partis politiques en lice travaillent à réduire les risques d’affrontement entre militants et à rassurer la CENI sur le fait que le matériel électoral à déployer ne sera pas victime de saccages de la part des populations. Dans le cas contraire nous n’aurons pas de choix que de reporter la tenue des élections dans cette commune », a-t-il prévenu. Avant de se prononcer sur toutes ces questions, Barthélemy Kéré a visité deux centres de formations des membres de bureaux de vote dans les arrondissements n°3 et n°4, et un stand de communication à l’intention des électeurs, installé à proximité de Rod-Wooko, le marché central de Ouagadougou. Dans les centres de formation, les aspects-clés des opérations de vote sont passés en revue au profit des équipes de la CENI appelées à veiller à la bonne tenue du scrutin. Tandis que dans les stands de communication, des informations relatives au vote sont livrées aux potentiels électeurs. Dans l’ensemble, Me Kéré a constaté de part et d’autre, des agents dévoués à la tâche même s’il a noté un manque d’affluence au niveau du stand de communication. « Après cette visite je retourne à la CENI avec la conviction que nous allons proclamer les résultats dans des délais plus brefs que lors de la présidentielle et des législatives couplées de décembre 2015 », a conclu M. Kéré.
Beyon Romain NEBIE
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.