Par décision donc nº021 du 25 août 2015, le Conseil a jugé le recours de DABIRE Angelin recevable, s’est dit par conséquent compétent pour l’examiné et a décidé, sur le fond, inéligibles les personnalités visées par le recours.
La loi est dite! disent les légalistes. Et l’un des premiers concernés par ce rejet, Maître Gilbert de Bonne Espérance Goulé Ouédraogo, président de l’ADF/RDA, dans un tweet, en a aussitôt pris acte et déclaré qu’il respecte la décision. Après le CDP, c’est le poids lourd qui compte parmi les recalés.
Il n’en est pas le cas du CDP et affiliés réunis dans le groupe dit Appel du 9 avril. Dans une déclaration virulente, il met le pied dans le plat. Déclare vouloir lutter contre cette injustice et appelle à la désobéissance civile et au boycott des élections. Soit. Mogô ma mogô wélé, comme on dit.
Mais le CDP et son président ont-ils déjà oublié? Rien que le 21 août, Eddie Komboïgo signait, au milieu d’autres présidents de partis, de représentants d’OSC et de patrons de médias, le Pacte de bonne conduite en vue d’élections apaisées. Moins d’une semaine après, le CDP déchire le même pacte avec des mots blessants pour autrui et menaçants pour la république.
On comprend le dépit du jeune homme politique (il a à peine 5 ans dans l’arène) qui veut accéder au sommet de l’Etat et qui a été recalé. Il voit venir la suite des événements qui pourrait être également l’invalidation des candidatures à la présidentielle. Mais boycotter les élections et appeler à une désobéissance civile n’est pas la meilleure formule.
Le CDP a quand même une large base sur le terrain qui peut mener la dragée haute aux partis qu’on dit poids lourds aujourd’hui! Il peut même surprendre. Il faut donc donner l’occasion au parti de renouveler ses cadres, en y introduisant des jeunes qui trépignaient d’impatience dehors depuis que Blaise et les papys étaient là. La preuve, c’est Eddie lui-même et les anciens ministres de Blaise qui veulent le remplacer.
Ne pas aller aux élections, c’est encore une erreur comme le fut la tentative de modification de l’article 37 de la part du CDP. Car la politique de la chaise vide ne paie pas. Il faut le demander à Ram Ouédraogo qui est à égalité de candidatures à une élection présidentielle avec Blaise Compaoré (4). Il est ‘’toujours dans la place’’, il ne se hisse pas au sommet mais il ne lui viendra pas à l’idée de boycotter une élection. Ce serait signer son acte de décès de facto. Il faut donc y aller avec des compétences nouvelles. D’ailleurs, celles-ci entendront-elles le mot d’ordre?!
Si ça fait mal à Eddie et camarades, qu’ils sachent que Blaise Compaoré est allé seul aux élections de 1991. En 1998, il a été accompagné par Ram Et Frédéric Guirma. L’opposition, constituée alors des vieux de la vieille, ceux qui étaient dans la politique avant Blaise lui-même, a attendu 14 ans avant de pouvoir présenter des candidats à une élection présidentielle. A eux, on ne demande que 5 ans et ils maugréent que c’est dur à tenir. Si les insurgés n’avaient pas chassé Blaise au prix de leurs vies, ils auraient pourtant eu la patience d’attendre tout le temps!
Les Echos du Faso