Le mercredi 24 juin, des organisations de la société civile en désarrois politiques ont dénoncé l'interdiction d'affiches et autres à l'effigie des candidats à la présidentielle. Ils tiennent leur argumentaire au fait qu'une présidentielle, c'est un contrat entre un peuple et un homme. Si cet homme-là n'est pas connu des populations, ne serait-ce qu'en image, comment pourraient-elles le voter ? Pire, en ce qui concerne les législatives dont les candidats sont présentés par des partis politiques, ces mêmes organisations se demandent comment, une fois de plus, les militants pourront faire le choix entre des partis politiques dont ils ne connaissent pas le logo ?
Auparavant, le 21 juin 2015, en application du même Code électoral, le Conseil supérieur de la communication (CSC) a interdit la couverture médiatique de toute campagne politique déguisée par les médias publics et privés. Une autre manière d'interdire les médias de parler et de faire des publications sur les candidats. Et ce pendant 90 jours. Non seulement, cela constitue un véritable manque à gagner pour les médias dont le contenu est essentiellement constitué de politique. Qui va combler ce manque à gagner ? Mieux, cela constitue également une autre forme de contribuer à ce que les candidats et les partis politiques soient très peu connus. Alors qu'ils sont, au même titre que les médias, les principaux animateurs de la vie politique, donc de la démocratie. C'est à croire donc que ce Code électoral, dans son état actuel constitue un recul de la démocratie dans notre pays. Malheureusement, les partis politiques ne disent rien.
Dans tous les cas, comme il n'est jamais trop tard pour mieux faire, on ose croire que les autorités de la transition, notamment le ministère de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité et le Conseil national de la transition qui a voté ce Code, saisiront qui de droit pour le conformer un tout petit peu aux avancées démocratiques déjà acquises dans notre pays. Il est bon de préserver la paix et la cohésion sociale, mais il est également important de faire en sorte que la démocratie s'exprime pour prendre en compte l'ensemble des Burkinabè et éviter toute frustration au lendemain des élections.
Dabaoué Audrianne KANI