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Élections municipales partielles : le manque d’autorité de l’Etat restera le goulot d’étranglement

| 29.05.2017
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Élections municipales partielles : le manque d’autorité de l’Etat restera le goulot d’étranglement
© DR / Autre Presse
Élections municipales partielles : le manque d’autorité de l’Etat restera le goulot d’étranglement
Contestations, protestations, violences gratuites... ont conduit au gel du scrutin dans certaines communes en mai 2016 outre les difficultés de mise en place de certains Conseils municipaux dans d’autres communes du fait des intérêts politiques égoïstes.

Les élections partielles et complémentaires ont donc lieu, ce 28 mai 2017, pour parachever le processus électoral, donner quitus au pouvoir local pour promouvoir le développer socio-économique tant attendu par les populations concernées.

Mais au-delà de ces élections, le Burkina a un besoin urgent et crucial sans lequel le développement tout court, la stabilité sociale et politique ne seront pas possibles: l’autorité de l’Etat.

Les Burkinabè refusent de plus en plus le fair-play tant dans la vie sociale, sportive que politique. Les faits parlent d’eux-mêmes. Incivisme à l’école, en circulation, envahissement de Stade pour contester un résultat de match de football, vindictes populaires sur des personnes suspectes, défiance sans cesse de l’autorité publique, des groupes d’autodéfense (Kolgwéogo) qui règnent en « Django » dans les provinces...

Pourtant, l’autorité ça compte. En effet, perte d’autorité et impuissance face à la montée des hors-la-loi donnent l’impression que Roch et les membres du gouvernement sont inaptes au commandement et qu’il n’y a plus d’autorité au sommet de l’État.

Ces derniers temps, le gouvernement et le président renvoient sans cesse l’image d’un pouvoir qui ne décide pas. Comme si Roch Marc Christian Kaboré avait fait de l’absence d’autorité la marque de son mandat.

L’ennui c’est que la capacité à décider, à trancher, à montrer où l’on va, à ne pas se laisser déborder, ce sont des attributs essentiels à un chef d’État et de gouvernement, surtout dans un climat de tension et de défiance tel qu’on le vit en ce moment. A tord ou à raison des Burkinabè pensent donc que notre machine à décider tourne à vide.

Et ce n’est pas une critique unilatérale de l’autorité de notre président, mais des critiques à l’endroit de tous ces gouvernants qui n’ont pas su adapter leur logiciel. Et Roch Marc Christian Kaboré en fait partie. Nous dénonçons tous ces gouvernants de notre pays qui ne sont toujours pas capables de fabriquer une loi, qui ne font pas d’expertise, pas de préparation, pas d’anticipation.

Lorsque que vous ne savez pas prendre de décisions ou que vous refusez de les prendre par peur d’impopularité, c’est toute votre autorité qui sera ébranlée.

Ainsi donc, l’on peut organiser les meilleures élections au monde et mettre en place les institutions de la république. Mais sans des dirigeants de poigne, compétents, charismatiques et qui, sans complaisance, font régner l’ordre et la discipline, il n’y aura ni la stabilité politique ni le développement socio-économique. C’est pourquoi après ces élections, la seule chose qui restera à faire est la restauration de l’autorité de l’Etat. Encore faut-il en avoir le courage!

Les Echos du Faso

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