Le Burkina Faso se prépare à organiser le 11 octobre prochain, des élections présidentielle et législatives couplées et le 31 janvier 2016, des élections municipales. Ces élections se tiennent dans un contexte de transition politique, ce qui représente un défi majeur pour l'ensemble des acteurs du processus électoral. Et s'il est vrai que le pays a déjà eu à organiser des élections couplées en 2012, les circonstances de ces scrutins sont tout à fait particulières, à cause de l'arrêt des institutions, de la mise en place d'une charte de la transition, et le but de cette transition est la mise en place d'institutions républicaines, à l'issue d'une période consensuelle de 12 mois. «Rétablir l'ordre démocratique, dans un climat apaisé représente un gros enjeu et une lourde responsabilité, certes à l'égard de la CENI, mais vis-à-vis de tous les acteurs du processus électoral, et nous nous sommes engagés dans une cause nationale qui nous interpelle tous. Chacun en ce qui le concerne, il nous appartient de jouer notre partition dans l'organisation de ces élections, dans une dynamique de collaboration permanente entre tous les acteurs», a mentionné Barthélemy Kéré, président de la CENI. C'est dans ce cadre que la CENI et l'IDEA ont envisagé cette formation qui visera principalement, la sécurisation des scrutins, à l'attention des personnels des forces de l'ordre et de la sécurité qui sont appelés à faire valoir leurs savoir-faire, dans la mise en œuvre du processus électoral, afin d'en garantir le succès.
Pour Barthélemy Kéré, Bright signifie en français, bâtir des ressources pour la démocratie, la gouvernance et les élections et le but du choix de cette méthodologie de formation est de familiariser les forces de la sécurité avec les concepts d'administration électorale, de sécurité électorale, de vote et de dépouillement des résultats. En outre, ce séminaire de formation se tient à la suite d'autres séminaires, tenus à Ouagadougou et qui ont mobilisé autour de la CENI, les acteurs du processus électoral, les représentants d'institutions intervenant dans le domaine électoral, les acteurs politiques et les représentants de la société civile, sur la thématique de la gestion des conflits électoraux. Par rapport à cela, il se tenait concomitamment, sous l'égide de l'Organisation internationale de la Francophonie, une formation destinée également à renforcer les capacités des acteurs de la société civile. «C'est sans doute, au vu du rôle très important des OSC et de leur dynamisme dans nos pays que l'Organisation internationale de la Francophonie a jugé opportun d'initier cette formation à l'observation nationale des élections pour les outiller davantage et les positionner comme une force de veille et de contrôle crédible du processus électoral», a précisé le président de la CENI. Pour Naba Ouédraogo, conseiller technique du ministre de l'administration territoriale et de la décentralisation, la scène politique burkinabè a été marquée, ces 2 dernières décennies, par une fulgurante augmentation des partis politiques et au plan électoral, cela s'est traduit par l'organisation d'une compétition électorale inévitable, contribuant ainsi, à l'émergence de l'électoralisme caractérisé par le fameux slogan le "touk-giili" et c'est dans un tel contexte marqué par une démocratie d'apparence et de gouvernance sans partage, que s'est déroulée l'insurrection des 30 et 31 octobre. «Cette initiative de l'OIF vise à renforcer et à capitaliser le savoir-faire des organisations de la société civile d'ici et d'ailleurs, afin qu'elle puisse s'impliquer activement et fortement, dans l'éducation civique et l'observation nationale des élections», a t-il dit.
Larissa KABORE