Elections au Burkina : « le MPP, l’UPC et le CDP sont les plus grands corrupteurs...», dixit Bruno Kéré

| 16.05.2016
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Elections au Burkina : « le MPP, l’UPC et le CDP sont les plus grands corrupteurs...», dixit Bruno Kéré
© DR / Autre Presse
Elections au Burkina : « le MPP, l’UPC et le CDP sont les plus grands corrupteurs...», dixit Bruno Kéré
Le Réseau africain de journalistes pour l’intégrité et la transparence (RAJIT-BF), une organisation de journalistes qui s’investit dans la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, a tenu un panel ce samedi 14 mai à Ouagadougou pour sensibiliser l’opinion public, à travers les medias, sur la corruption et la fraude électorale au Burkina Faso.


La corruption électorale est toute manœuvre qui vise à influencer le vote de l’électeur. Quant à la fraude électorale, c’est toute manœuvre qui vise à biaiser les résultats des élections, selon le chargé de plaidoyer et de lobbying du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), Bruno G. Kéré. Ce panel vise donc à sensibiliser l’opinion sur ces fléaux électoraux sus-cités. Au cours de cette rencontre, deux sujets étaient à l’ordre du jour. Il s’agit du rapport du REN-LAC sur la corruption électorale lors des élections coupées de la présidentielle et des législatives du novembre 2015, et, de la législation sur la corruption en période électorale et les voies pour la dénoncer.

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Selon Bruno G. Kéré, tous les partis et candidats indépendants en lice pour les élections de novembre 2015 ont usé de corruption et de fraude. Cependant, les trois grands partis, à savoir le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), l’Union pour le progrès et le changement (UPC), Le Congres pour la démocratie et le progrès (CDP), ont été les plus grands corrupteurs et fraudeurs lors des élections couplées de novembre dernier.

En effet, des 241 cas détectés par le REN-LAC, 121 cas, soit 50,21%, sont à mettre au compte du MPP. L’UPC vient en deuxième position, avec 33 cas, soit 13%, en matière de corruption et de fraude électorale, suivi du CDP, avec 24 cas. A en croire le réseau, tous les candidats ont usé de corruption électorale. Selon le Président par intérim du RAJIT-BF, Gabriel Kambou, la législation électorale au Burkina Faso a prévu deux textes fondamentaux en la matière,. Il y a la loi anti-corruption et la loi électorale. Dans ces deux lois, un ensemble de pratiques sont proscrites. Il s’agit essentiellement de l’utilisation (90 jours avant le scrutin et jusqu’à la fin) de gadgets (T-shirts, tissus, stylos...), les pratiques publicitaires à caractère politique, les faveurs administratives, etc. La loi électorale, en son article 121, prévoit des peines d’emprisonnement aux fautifs et une amande qui va de 500 000 francs CFA a 1 000 000 de francs CFA, poursuit-t-il. En ce qui concerne la loi anti-corruption, elle prévoit en son article 69 une sanction pécuniaire allant de 5 millions à 10 millions FCFA, et une peine d’emprisonnement d’un a deux ans.

Pour éviter la même situation lors de ces élections municipales du 22 mai prochain, Gabriel Kambou donne quelques recommandations. Ce sont, entre autres, l’éducation de l’électorat sur la corruption électorale, la mise en place d’un fonds dédié au financement des partis afin d’empêcher le financement des privés. La neutralité des forces de l’ordre et de sécurité doit être aussi de mise. Il s’agit encore d’accroître la veille citoyenne, surtout pendant la période électorale...

Obissa Juste Mien
(Stagiaire)

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