Elections 2015 : Tout sur le pacte de bonne conduite

| 24.08.2015
Réagir
Le Président de la Transition, Président du Faso, S.E.M. Michel KAFANDO, a présidé ce vendredi 21 août 2015, la cérémonie de signature du Pacte de bonne conduite pour des élections apaisées au Burkina Faso. Conçu sous la houlette du Conseil Supérieur de la Communication (CSC), ce document de 17 articles est sensé régir les comportements des différentes parties prenantes aux consultations électorales du 11 octobre prochain. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© © DR / Présidence
Le Président de la Transition, Président du Faso, S.E.M. Michel KAFANDO, a présidé ce vendredi 21 août 2015, la cérémonie de signature du Pacte de bonne conduite pour des élections apaisées au Burkina Faso. Conçu sous la houlette du Conseil Supérieur de la Communication (CSC), ce document de 17 articles est sensé régir les comportements des différentes parties prenantes aux consultations électorales du 11 octobre prochain. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Après avoir adopté le pacte de bonne conduite, le 03 juin dernier, sous l’égide du Conseil supérieur de la communication, les acteurs se sont retrouvés, ce vendredi 21 aout 2015, à Ouagadougou, pour parapher ledit,en vue d’élections apaisées, au Burkina Faso.


Ils se sont engagés volontairement, à signerle pacte de bonne conduite pour des élections apaisées au Burkina Faso. Eux,ce sont les candidats aux élections d’octobre prochain, les organisations de la société civile, les organes de presse et les agences de communication. Cela, pour faire régnerla paix, la concorde,la stabilité et le respect des divergences au Burkina Faso. Les acteurs ont adopté le document le 03 juin dernier, sous l’égide du Conseil supérieur de la communication. Faut-il le rappeler,c’est un acte de citoyenneté, pour le rejet de la violence et l’acceptation des opinions.Ce projetcomporte 17 articles et prône dans tous ses articles, le respect des divergences, l’acceptation des opinions et le rejet de toute forme de violence. Aussi, a rappelé Nathalie Somé, présidente du Conseil supérieur de la communication, les élections se tiennent en application de la charte de la transition, adoptée suite à l’insurrection du peuple les 30 et 31 octobre 2014. Pour Nathalie Somé, les élections en Afrique sont parfois des sources potentielles de fracture sociale, d’où la stricte réglementation prévue par la loi pour l’encadrement du discours électoral.Mais la stricte application des règles ne suffit pas toujours à garantir une couverture médiatique apaisée, quand les règles n’impliquent pas ou n’engagent pas tous les acteurs. D’où la nécessité d’autres engagements et c’est de là que découle l’idée du pacte de bonne conduite. Ainsi, en adhérant au pacte de bonne conduite, les différentes parties prenantes aux élections s’engagent à inscrire leurs discours dans le cadre d’une saine émulation des idées, c’est-à-dire à faire la critique des programmes politiques et des propositions visant à améliorer la gouvernance politique, économique et sociale. Ils s’engagent également, à interdire à leurs militants, toute attitude, tout comportement ou tout propos susceptible de porter atteinte à la dignité humaine et à la cohésion sociale. «Le contexte des élections,faut-il le rappeler, s’inscrit dans la profonde aspiration du peuple à la démocratie et à la bonne gouvernance», a laissé entendre Michel Kafando, président de la transition, président du Faso. «La communauté internationale nous observe dans la façon dont nous réussirons ces élections», a-t-il affirmé. Et il ajoute qu’il nous appartient dans ces conditions, de montrer notre bonne conduite, afin d’être un exemple.

Selon le président du Faso, le but recherché, à travers cet acte, est de faire en sorte que le discours électoral ne brise pas l’harmonie nationale et que les acteurs ne s’adonnent pas à des dérives et attaques. «La campagne pour les élections d’octobre, s’ouvrira le 19 septembre prochain», a confié Michel Kafando, qui a formulé le vœu qu’à travers ce pacte, les signataires mettentdevant leur responsabilité et lerespect mutuel. Ce pacte, selon certains candidats, permettra d’organiser des élections réussies pour des élections vraiment démocratiques. «Il donnera à notre pays, la plénitude des valeurs contenues dans tout Etat de droit, c’est-à-dire la quiétude, la stabilité et pour qu’on puisse défendre nos programmes de société démocratique», foi de Me Bénéwendé Stanislas Sankara, candidat de l’UNIR/PS, à la présidentielle. Pour Saran Séré/Sérémé, candidatedu PDC à la présidentielle, ce pacte rappelle que la politique n’est pas un lieu de conflit.Parcet acte, nous comprenons que nous devons mettre le Burkina Faso au-dessus des intérêtségoïstes et débattre dans la paix.

PAR W.KOBRE
____

Elections présidentielle et législatives 2015

Pacte de bonne conduite

Nous soussignés, candidats, partis ou formations politiques prenant part aux élections couplées, présidentielle et législatives du 11 octobre 2015, acteurs des Organisations de la société civile (OSC), des médias publics et privés et des agences de publicité et/ou de communication :

conscients de notre rôle majeur dans l’enracinement de la culture démocratique,conscients de notre influence sur l’opinion publique nationale et de notre responsabilité dans la préservation et la consolidation de la cohésion nationale et de la paix sociale ;considérant que la cohésion nationale et la paix sociale reposent sur une bonne gouvernance démocratique, qui implique l’organisation d’élections justes, honnêtes et transparentes ;considérant que les périodes électorales sont souvent porteuses de germes de fractures sociales ;mesurant le rôle éminemment important des médias dans la conduite harmonieuse des processus électoraux ;considérant que nul n’est digne de la fonction élective, s’il n’y parvient par la volonté du peuple burkinabè, source de toute légitimité.

Décidons par le libre exercice de notre volonté de conformer, entièrement notre conduite publique, notre comportement et nos rapports mutuels, tout au long du processus électoral, aux règles ci-dessous :

I- Dispositions générales

Article 1er :

Les parties prenantes au présent pacte s’engagent à œuvrer à la sauvegarde de la paix, de la concorde sociale et de l’unité nationale par l’acceptation des diversités d’options et d’opinions politiques et le rejet de la violence sous toutes ses formes.

Article 2 :

Les parties prenantes s’engagent à promouvoir et à renforcer la culture démocratique au Burkina, avant, pendant et après la campagne en vue des élections couplées, présidentielle et législatives du 11 octobre 2015.

II- Règles de conduite

Article 3 :

Les rapports entre les parties prenantes doivent être placés sous le signe de la confiance, du respect mutuel et du rejet de tout comportement susceptible de nuire à la sérénité des scrutins.

Article 4 :

Les débats et discours politiques doivent être circonscrits à une saine émulation des idées, à la critique des programmes politiques et aux suggestions destinées à améliorer la gouvernance démocratique et la promotion du développement. Ils ne doivent pas traiter de la vie privée, de l’appartenance confessionnelle, sociale, régionale ou ethnique d’un candidat ou d’un citoyen.

Article 5 :

Les candidats, partis politiques, formations politiques et organisations de la société civile s’interdisent et interdisent à leurs militants, sympathisants, membres dirigeants, toute attitude, tout comportement, tout propos de nature à porter atteinte à la dignité, à l’intégrité physique des personnes, aux biens publics et privés et à la transparence des scrutins.

Article 6 :

Les candidats, partis politiques ou formations politiques s’engagent à ce que le contenu de leurs supports de communication soient respectueux des dispositions du code de la publicité, du code électoral et de toute autre disposition réglementaire en la matière.

Article 7 :

Les candidats, partis ou formations politiques et organisations de la société civile veillent au respect, à la protection et à la sécurité des journalistes commis par les organes de presse pour la couverture de leurs différentes manifestations. En retour, les journalistes commis à la couverture des manifestations ou activités politiques s’engagent à respecter les consignes de sécurité.

Article 8 :

Les candidats aux scrutins s’engagent à bannir de leurs discours et programmes politiques, le mensonge, la diffamation, les incitations à la fraude et à la corruption électorale, ainsi que tout comportement tendant à abuser de la bonne foi de l’électorat.

Article 9 :

Les organisations de la société civile s’engagent à assurer leur rôle de veille sociale, conformément à leurs statuts et dans le respect des textes en vigueur. Elles s’interdisent par conséquent, tout propos à caractère injurieux, diffamatoire, discriminatoire ou susceptible de rompre l’égalité de chance entre les partis politiques ou entre les candidats aux scrutins. Elles s’engagent en outre, à une saine utilisation des médias et des agences de publicité ou de communication dans leurs activités.

Article 10 :

Les médias publics s’engagent à assurer un traitement égalitaire, équilibré et équitable des candidats ou formations politiques prenant part aux scrutins. Les journalistes s’interdisent tout traitement et/ou propos partisans ou malveillants à l’égard des candidats, des partis et de leurs programmes, et tout dénigrement des partis politiques ou des candidats.

Article 11 :

Les médias privés s’engagent à assurer un strict respect de l’éthique et de la déontologie et à bannir toute discrimination, mensonge, dénigrement et diffamation directe ou indirecte. Outre l’accès équitable et pluraliste à leurs organes, ils traitent d’une manière impartiale les différents acteurs politiques durant la campagne électorale.

Ils s’engagent à ce que les forums(radio, télé, presse écrite et presse en ligne) des internautes soient des espaces de débats sains, respectueux de l’intégrité et de la vie privée des candidats dans l’esprit du présent pacte.

Article 12 :

Les agences de publicité ou de communication s’engagent à être loyales à tout candidat qui serait leur client et/ou annonceur, à garder confidentielles les informations qu’elles viendraient à connaître dans le cadre de son activité, à bannir les clichés éthiques, tribaux, idéologiques et politiques. Elles s’abstiennent à ne pas recourir à la manipulation des opinions. Elles s’engagent par ailleurs, à être particulièrement soucieuses du respect du code électoral, du code de la publicité et de l’éthique professionnelle.

Article 13 :

En adhérant à ce pacte, les parties prenantes réaffirment leur confiance au peuple burkinabè, ultime souverain qui aspire à une démocratie respectueuse des libertés publiques et des droits fondamentaux de la personne humaine.

Article 14 :

Les parties prenantes s’engagent à recourir aux voies légales pour tout règlement de différends qui viendraient à les opposer, du fait du non-respect par une des parties des règles convenues.

III- Dispositions finales

Article 15 :

En tenant parole, il leur sera donné acte de leur preuve d’amour de la patrie, qui sera inscrite dans la mémoire collective du peuple burkinabè.

Article 16 :

Le Conseil supérieur de la communication s’engage à jouer un rôle de veille pour l’application du présent pacte.

Article 17 :

Le présent pacte entre en vigueur dès sa signature par les parties prenantes aux scrutins électoraux.

Signature par les candidats à la présidentielle et par ordre alphabétique :

Tahirou Barry (PAREN),
Djibril Bassolé (candidat de la NAFA, représenté le président du parti, Rasmané Ouédraogo),
Eddie Komboïgo (CDP),
Zéphirin Diabré (UPC),
Roch Marc Christian Kaboré (MPP, représenté par le 3e vice-président du parti, Domba Jean-Marc Palm),
Adama Kanazoé (AJIR),
Jean-Baptiste Natama (CPR/MP, représenté par Mariam Ouédraogo),
Ablassé Ouédraogo (Le Faso Autrement),
Boukary Ouédraogo dit Tintin (candidat indépendant),
Gilbert Noël Ouédraogo (ADF/RDA),
Ram Ouédraogo (RDEBF),
Yacouba Ouédraogo (UBN, représenté par le secrétaire général du parti, Yacouba Jacob Barry),
Bénéwendé Stanislas Sankara (UNIR/PS),
Sara Saran Sérémé (PDC),
Françoise Toé (candidate indépendante),
Victorien Tougouma (MAP),
Salvador Yaméogo (RDF, absent)
Me Issaka Zampaligré (candidat indépendant, représenté).

En ce qui est des législatives, les candidats ont été représentés par le doyen d’âge et le plus jeune des candidats

Les représentants des médias et agences de communication

Société civile : Me Halidou Ouédraogo,
Presse écrite privée : Edouard Ouédraogo
Presse en ligne : Dr Cyriaque Paré
Presse audiovisuelle privée : Roger Nikiéma
Presse publique : Dr Marie Danielle Bougaïré
Agence de publicité ou de communication : Adoul Azize Bamogo
Pour le CSC : Nathalie Somé

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité