Ce sont autant de questionnements auxquels sont soumis le gouvernement de transition, les partis politiques et la CENI. Pour trancher la question, le ministre de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, Auguste Denise Barry, a rencontré les responsables des partis politiques, le mardi 13 janvier 2015 dans la salle de conférences de Ouaga 2000, pour leur soumettre le scénario suivant : présidentielle et législatives couplées au 20 septembre avec décalage des municipales au 8 novembre 2015.
Sur une centaine de partis politiques au Burkina, seulement une trentaine ont répondu à l'appel du Premier ministre représenté par le ministre de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, Auguste Denise Barry. Pourtant l'ordre du jour est clair : Prise de contact et échanges sur un certain nombre de simulations pour le calendrier électoral. Mais cela n'a pas empêché la tenue de la rencontre. Le ministre a déroulé un scénario que le gouvernement de la Transition a élaboré suite à des concertations avec la Commission électorale nationale indépendante (CENI) : «Présidentielle et législatives couplées au 20 septembre avec décalage des municipales au 8 novembre 2015». Telle est la proposition autour de laquelle les partis politiques auront à réfléchir pour ensuite faire des amendements. «Nous avons de façon informative donné des éléments qui permettraient aux partis politiques de mener leur réflexion et nous avons convenu de nous retrouver lundi pour nous mettre d'accord sur un scénario qui pourrait prendre en compte les impératifs d'élections transparentes, justes, qui conviennent à tous mais qui tiennent compte des questions financières, de la fin du mandat de la Transition et des textes juridiques qui encadrent la Transition », a souligné le ministre Barry. Selon ses explications, cette tendance tient au fait qu'il est difficile de mettre ensemble des élections de plusieurs natures c'est- à-dire des élections à dimension nationale et celles à dimension locale ; donc «la tendance est d'aller vers les législatives et la présidentielle couplées (national) et d'organiser les municipales (local) soit avant, soit après».
Des simulations faites par la CENI, il ressort : présidentielle et législatives le 11 octobre et les municipales avant fin 2015 ou en janvier 2016, mais cela n'a pas été pris en compte car en considérant la Charte, le 17 novembre prochain est la date butoir des décomptes selon l'article 40 de la Constitution et les trois élections doivent se tenir dans la période de la Transition. Il faut donc remonter à septembre pour la présidentielle et les législatives et en novembre pour les municipales.
Le rendez-vous est ainsi fixé au lundi 19 janvier à 10h dans la salle de conférences de Ouaga 2000 pour une décision définitive.
Ebou Mireille Bayala
Avis de quelques représentants de partis
Nestor Bassière de l'UNIR/PS: «Le couplage est la meilleure solution»
«Nous pensons qu'il faut retenir que les élections doivent se tenir dans la Transition qui a un mandat d'un an. Maintenant comment faire, comment coupler, et quelle élection organiser avant l'autre ? C'est là le débat, mais je pense que le couplage des législatives et de la présidentielle est la meilleure solution ; mais n'oublions pas que les municipales sont des élections de proximité. Quand on regarde le temps qui sépare les deux élections, il n'est pas évident que les partis aient les capacités et les moyens financiers de tenir deux campagnes en même temps».
Nathanaël Ouédraogo (UPC): «Nous sommes favorables»
«Nous sommes favorables au couplage des élections présidentielle et législative notamment pour cette date du 20 septembre contrairement au 11 octobre, ce qui permet que même s'il y a un deuxième tour, le pays soit doté d'un président avant la fin du mandat du président de la Transition Michel Kafando».
Seydou Zagré, (MPP): «Il faudra coupler ce qui est «couplable»
«Même si les délais étaient brefs, le message est passé. Pour le MPP, l'idéal est que nous ayons des élections séparées mais si cela n'est pas possible, il faut envisager le couplage, mais il faudra coupler ce qui est «couplable».