En effet, quand on sait que ce sont les processus électoraux mal exécutés parce qu'entachés de fraudes, donc non-équitables, non-transparents et non-démocratiques qui conduisent à des crises post-électorales aux conséquences incalculables, on ne peut qu'avoir la main lourde envers de telles personnes. Car ici, il s'agit de l'avenir de tout un pays, de tout un peuple qui est concerné. C'est pourquoi, quand on a l'impression que c'est un événement anodin, on a envie de dire qu'il y a des complicités à quelque part. Si ce n'est donc pas le cas, alors que le gouvernement de la transition prenne très au sérieux cette question de fraudes électorales qui sont en train de s'organiser. Il s'agit ici de dissuader tous ceux ou toutes celles qui, de quelque procédé que ce soit, voudraient saboter les prochaines élections.
Tout le monde est unanime que la première mission de ce gouvernement de la transition, de la transition tout court, est d'organiser des élections présidentielles et législatives inclusives, équitables, transparentes et suffisamment démocratiques. Si par sa propre complaisance ces élections ne se déroulent pas comme prévu, elle aura raté sa mission essentielle. Ainsi, ce sera par sa faute si le Burkina connaît une crise post-électorale. Cette tentative de fraude n'est pas moins grave que le comportement de nos compatriotes qui ont manifesté et séquestré le ministre Barry à Abidjan. Elle n'est pas non plus moins grave que le comportement du Groupe Ouédraogo Boureima qui met sur le marché national des produits à date de péremption falsifiée.
La transition ne doit donc pas donner raison à ceux ou celles qui pensent qu'elle travaille pour faire le lit du pouvoir à un parti ou à un groupe de partis politiques. Ce n'est pas son rôle, encore moins la mission que les Burkinabè lui ont confiée. Michel Kafando le sait très bien. Son Premier ministre Isaac Zida et les membres de son gouvernement aussi. Eux qui ont plus d'intérêt à inscrire leurs noms sur des pages propres de l'histoire du Burkina Faso.
Dabaoué Audrianne KANI