C’est au total 6 000 exemplaires du Code électoral déclinés en mooré, dioula et fulfuldé dont 2 000 par langue qui ont été remis, ce matin, à la Commission électorale nationale et indépendante, par l’ambassade du Canada.
Le Code électoral est l’un des documents de référence en matière de gouvernance et de démocratie produit dans la langue officielle, le français, accessible aux seuls francophones. Sa traduction dans les trois langues les plus parlées par les populations burkinabè est significative pour la démocratie du pays. La mise à disposition de ces outils, à la portée des trois grands groupes linguistiques, permettra de faire descendre le Code électoral dans un cadre normatif en matière électorale et de gouvernance.
Le président de la CENI, Me Barthélémy Kéré, a salué cette initiative car, pour lui, ces documents contribueront à améliorer la qualité de la compétition électorale et à relever le niveau d’implication des populations dans la mise en œuvre du processus électoral. «Au-delà de la remise symbolique, il faut entrevoir, à travers cette action, la recherche d’une plus-value en terme d’accessibilité des dispositions dudit Code à une grande partie de la population jusque-là écartée de la connaissance exacte parce qu’écrit seulement en français» a indiqué Me Kéré.
15 000 dollars pour une centaine de pages déclinées en langue mooré, dioula et fulfuldé
Pour 15 000 dollars, ces différents documents, qui comprennent chacun 141 pages chacun, ont pu être réalisés grâce à l’appui financier du Canada. Des coûts extra ont été payés par le Projet d’appui à la crédibilité et à la transparence des élections (PACTE) mais l’essentiel de la contribution est celle du Canada, a indiqué le nouveau coordonnateur du PACTE, Abdoulaye Kourouma.
Le Canada place des actions prioritaires telles que le renforcement de la démocratie, la primauté de l’Etat de droit et le respect des droits de la personne. C’est pour donc souligner son attachement à la démocratie au Burkina et contribuer à son avancement que l’ambassade du Canada a opté de consacrer son allocation 2015-2016 du Fonds canadien d’initiatives locales au financement de ce projet.
Selon le Chargé d’affaires, représentant de l’ambassadeur du Canada, Luc Pincince, la traduction du Code électoral dans les trois langues les plus parlées au Burkina permettra de toucher une bonne partie de l’électorat burkinabè qui n’a pas accès à un document qui renseigne sur ses droits et devoirs électoraux en raison de son incapacité à lire et à écrire en français. Aussi, il enrichit la participation démocratique en ce sens qu’il permet à ceux qui sont en marge de la chose politique de s’y intéresser, de la comprendre un tant soit peu et d’exprimer leurs opinions. «En apportant sa contribution financière pour la traduction du Code électoral en mooré, dioula et fulfuldé, le Canada a voulu appuyer sa participation à la gouvernance démocratique et contribuer au renforcement de la démocratie au Burkina Faso» a souligné Luc Pincince.
Pour M. Pincince, l’éducation est un grand pilier à la coopération canadienne au Burkina. La prospérité d’un pays réside dans l’investissement sur son capital humain car, dit-il, «au-delà de l’équité recherchée à travers la mise en place de tels outils, le Canada veut favoriser l’accès des populations à l’éducation».
Tout en remerciant les traducteurs pour leur disponibilité et la qualité du travail, Me Kéré a précisé que les documents seront distribués le plus rapidement possible dans les zones mooréphones, dioulaphones et fulfuldéphones.
Aoua Ouédraogo (Stagiaire)