La délégation spéciale de la ville de Ouagadougou avait vu juste, lorsqu’elle a convoqué les représentants des 14 candidats à l’élection présidentielle le 4 novembre dernier, à l’Hôtel de ville de Ouagadougou, pour les sensibiliser sur la façon dont ils doivent mener leur campagne dans la ville,en conformité avec les dispositions des articles 69 et 116 du code électoral, règlementant les campagnes électorales. En termes simples, il s’agissait de communiquer aux représentants des candidats les espaces publics réservés à l’affichage pour la campagne dans les 12 arrondissements.
L’intention de la municipalité était d’encadrer la campagne, histoire d’éviter que les choses n’aillent dans tous les sens. Selon les indications données par le président de la délégation spéciale, Damien Gampini, il était précisé qu’en dehors des espaces autorisés, il est strictement interdit d’apposer des affiches et des banderoles dans des espaces tels les bâtiments de l’administration publique, les feux tricolores, les panneaux de signalisations routière, ferroviaires ou aéronautiques, les poteaux de télécommunication et d’éclairage publics, les clôtures des cimetières et les établissements d’enseignement, les monuments, les ouvrages d’art et les troncs d’arbres.
Mais que nenni ! Au premier jour même du démarrage des campagnes, les consignes de la mairie ont été tout simplement foulées au sol. Les poteaux électriques et d’éclairage publics, les panneaux de signalisation routière et les feux tricolores, les troncs des caïlcédrats, entre autres, sont tous drapés de posters. Sans omettre les ouvrages d’art comme les échangeurs, où les posters géants ne se laissent pas le moindre espace. Pour le moment, les cimetières semblent être épargnés, mais avec l’ouverture des campagnes pour les législatives prévues le 15 novembre, l’on peut craindre que ces espaces réservés à nos morts ne soient envahis.
Les partis doivent sensibiliser leurs militants
D’aucuns diront que ces « hors la loi » qui apposent partout leurs affiches ne sont que des inconditionnels des candidats, qui ignorent la règlementation de la mairie. D’accord, mais n’était-ce pas de la responsabilité des partis de sensibiliser leurs militants ?
Il est clair que le phénomène va en s’empirant, et c’est le moment pour la municipalité de taper sur la table. Car avec l’arrivée prochaine des 14 candidats dans la capitale et l’ouverture des campagnes législatives, elle risque de ne pouvoir rien faire pour faire respecter ses consignes.
Du reste, c’est aussi le moment pour renflouer ses caisses. Puisque selon l’article 116 du code électoral, les contrevenants encourent des amendes allant de 5000 à 25 000 FCFA.
Max Junior