Burkina Faso : Le nouveau code électoral constitue une « menace » pour les prochaines élections, selon Crisis Group

| 26.06.2015
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Burkina Faso : Le nouveau code électoral constitue une « menace » pour les prochaines élections, selon Crisis Group
© DR / Autre Presse
Burkina Faso : Le nouveau code électoral constitue une « menace » pour les prochaines élections, selon Crisis Group
Ouagadougou - L'International Crisis Group (ICG), une ONG multinationale, a prévenu mercredi, dans un rapport que la nouvelle loi électorale excluant certains proches de Blaise Compaoré aux élections d'octobre prochain, constitue une « menace » pour l'avenir du Burkina Faso.


Le nouveau code électoral « constitue une menace non seulement pour les prochaines élections mais pour l'avenir, injectant le venin de l'exclusion politique dans un pays attaché au multipartisme et à la concertation », a prévenu l'ONG à but non lucratif, dont la mission est de prévenir et résoudre les conflits meurtriers dans le monde.

Après le soulèvement populaire d'octobre 2014, qui a mis fin à 27 ans de pouvoir du président Blaise Compaoré, alors qu'il cherchait à modifier la loi fondamentale pour briguer un nouveau mandant en 2015, un code électoral sanctionnant d'inéligibilité tous ceux qui ont soutenu le projet de révision constitutionnelle, a été promulgué par les nouvelles autorités.

Le Conseil constitutionnel avait déclaré début mai « irrecevable » la requête introduite par 10 députés de l'ex-majorité pour faire invalider le code électoral, mais reste toutefois disponible pour examiner la légalité des candidatures.

Dans son document titré « Burkina Faso : Cap sur octobre », l'ICG a conseillé aux représentants de l'ancienne majorité d'assumer leur rôle constructif d'opposants. « Ils doivent résister à la tentation de bloquer le processus électoral et reprendre le dialogue avec la Commission de la réconciliation nationale et des réformes (CRNR) », a-t-il recommandé.

Les recours éventuels contre l'éligibilité de candidats doivent être déposés à partir de début septembre, alors que le scrutin est prévu pour le 11 octobre.

Or, analysent les auteurs du rapport, « si un mois avant le scrutin, le Conseil constitutionnel se retrouve submergé de requêtes, cela pourrait retarder la tenue des élections. Si le cadre temporel fixé par la transition est dépassé, le Burkina se retrouvera alors dans l'inconnu ».

Ainsi, « les membres de l'exécutif actuel, notamment ceux issus de l'armée, pourraient alors avancer l'argument de la stabilité pour rester au pouvoir. Pour éviter cela, il est crucial de tenir les élections à bonne date mais aussi de garantir des résultats acceptés par tous », lit-on dans le document.

-Dénommer et éloigner le RSP de Kossyam-

Cependant, l'ONG a expliqué que le Conseil constitutionnel, qui statuera en dernier recours sur l'éligibilité des candidats, « doit rester fidèle à la lettre et à l'esprit inclusifs de la Charte de la transition et de la Constitution ».

Dans le rapport, International Crisis Group préconise aussi au gouvernement de la Transition de faire de l'organisation des élections présidentielle et législatives sa priorité et de réduire l'incertitude autour de la loi électorale en précisant par décret les critères qui devront être utilisés pour déterminer qui a soutenu la révision constitutionnelle.

« La transition n'a plus le temps d'engager des réformes : il reste moins de quatre mois avant les élections. Elle doit se concentrer sur les prochaines échéances électorales et favoriser un climat apaisé », a-t-il rappelé.

Concernant la « dissolution » du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), exigée par des organisations de la société civile, International Crisis Group a fait savoir que les autorités de transition doivent poursuivre la réflexion sur le futur de ce corps d'élite, en se concentrant sur une nouvelle dénomination et sur un plan de relogement de ses membres, à bonne distance du palais présidentiel. « Elles doivent en outre faire preuve de plus de transparence sur ce dossier, qui devra s'inscrire dans une réforme plus générale de l'armée ».

Agence d'Information du Burkina
ndt/ss

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