«Nous nous devions de réunir tous les éléments d’enquête, avant de procéder à une quelconque communication sur le sujet, afin de donner l’information juste», a déclaré la procureure Maïza Compaoré.
Elle a expliqué qu’après les enquêtes diligentées par les deux unités de police judiciaire que sont le commissariat de police de Ouaga 2000 et la brigade ville de gendarmerie de Bogodogo, les deux structures ont transmis leurs procès verbaux au parquet. Ceux-ci ont fait l’objet d’une enquête du parquet qui n’a pas permis de découvrir les contradictions dans les déclarations du plaignant Bouda Monrou, qui a reconnu avoir menti. Selon M. Bouda, sa plainte serait motivée par le souci de transparence et de crédibilité du processus électoral en cours. En rappel, c’est lui qui avait porté plainte contre Daouda Zangré pour confection de 5 000 fausses cartes d’électeur, dans un secrétariat public sis à Ouaga 2000.
A en croire M. Compaoré, l’exploitation des procès-verbaux de la police et de la gendarmerie, en sus des réquisitions adressées à la direction des transmissions et de l’information de la Direction générale de la police nationale et de la CENI, n’ont pas permis à son parquet, de conclure à une qualification pénale. «Aucune fausse carte d’électeur n’a été saisie par le commissariat de police de Ouaga 2000. Les formulaires de cartes d’électeur retrouvés dans les bureaux de l’OTRAF appartiennent à la CENI et ont été certainement oubliés par les agents recenseurs, lors des enrôlements de 2012, 2014 ou 2015», a soutenu le procureur du Faso. Ainsi son parquet, après l’examen minutieux de toutes les pièces du dossier, a décidé de classer le dossier sans suite, pour absence d’infraction. «En conséquence, nous avons élargi Daouda Zangré, le 9 octobre 2014, et un avis de classement sans suite a été notifié à Monrou Bouda par le commissariat de Ouaga 2000 en ce qui concerne l’affaire des 5 000 fausses cartes d’électeur». Le procureur a souligné que les responsables de l’UPC ont toujours soutenu qu’ils étaient dénonciateurs et non plaignants, c’est pourquoi un avis de classement sans suite du procès-verbal de la gendarmerie ne leur a pas été notifié. Maïza Compaoré a précisé que l’avis de classement sans suite indique au plaignant qu’il a la faculté soit de poursuivre lui-même devant la justice civile, commerciale, administrative ou pénale compétente, soit de demander l’ouverture d’une information, en se constituant partie civile, devant le juge d’instruction qui fixera le montant de la consignation à effectuer au greffe pour couvrir l’avance des frais de cette information.
Le parquet tout en concluant, a demandé aux dénonciateurs de bien vouloir vérifier l’objet de leur dénonciation, surtout pour des questions aussi délicates que celles relatives aux cartes d’électeur, de fraude en préparation aux élections dans une période préélectorale, a encouragé tout citoyen de son ressort à lui dénoncer ou à la police et à la gendarmerie, la commission de toute infraction en général et les infractions relatives au processus électoral dont il aurait connaissance, en particulier.
Aline Ariane BAMOUNI