Echec du dialogue politique: « L’opposition était de bonne foi » dixit Roch Marc Christian Kaboré

| 07.10.2014
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Echec du dialogue politique: « L’opposition était de bonne foi » dixit Roch Marc Christian Kaboré
© DR / Autre Presse
Echec du dialogue politique: « L’opposition était de bonne foi » dixit Roch Marc Christian Kaboré
Ce lundi 6 octobre 2014, le président Blaise Compaoré, face à l'impasse que connaît le dialogue politique inclusif, a suspendu les discussions et renvoyé les deux parties dos-à-dos. Face à cette situation et pour donner sa version des faits, l'opposition politique a animé un point de presse ce 6 octobre au siège du Chef de file de l'opposition à Ouagadougou.

C'est une salle de conférences du Chef de file bondée qui a abrité ce point de presse qui avait des allures de bilan, du fait de son caractère inédit. En effet, c'était le premier point de presse de l'opposition, depuis le début du dialogue. Les membres de la délégation, moins Arba Diallo (à la mémoire de qui une minute de silence a été demandée), ont expliqué les points saillants du dialogue.

Les discussions auront duré deux semaines, soit le temps de trois rencontres (23 septembre, 25 septembre et 29 septembre). Des cinq points d'échanges retenus au cours de la rencontre du 29 septembre dernier, a souligné Zéphirin Diabré lors de sa déclaration liminaire, l'opposition avait une réserve portant sur la suite a donner aux points non consensuels des discussions. «Pendant la rencontre du 29 septembre, le président du Faso a clairement indiqué qu'au regard de ses prérogatives, il est de son devoir de donner une suite aux points non consensuels, car la république et les institutions doivent continuer de fonctionner. Pour l'opposition politique, tous les points non consensuels devraient rester en l'état et ne pas faire l'objet d'une quelconque initiative», a expliqué Zéphirin Diabré

Au titre des questions non consensuelles qui ont constitué le point d'achoppement jusqu'à la rupture ce jour 6 octobre, le Chef de l'opposition ajoute: «Le président du Faso a demandé aux deux co-présidents de remercier les membres de leurs délégations pour le travail qui a été fait et indiqué que le dialogue politique inclusif s'arrêtait et que d'autres formes d'échanges seront développées», a poursuivi Zéphirin Diabré, précisant que face à cette impasse, les principes fondamentaux d'un dialogue inclusif n'étaient pas réunis. Ainsi, prenaient fin les tractations.

L'opposition n'est pas responsable de l'échec

Après cette suspension, l'opposition estime que les principes fondamentaux d'un dialogue inclusif ne sont pas respectés. L'opposition estime que c'est un échec pour tous les Burkinabè. L'opposition est allée à la table «dans l'espoir que ce dialogue obtiendrait des résultats qui permettent de préserver la paix et la cohésion nationale», a expliqué Diabré.

L'opposition dit être convaincue qu'il y avait «un agenda caché» derrière ce dialogue. Mais elle a réaffirmé son opposition à la modification de l'article 37, à l'organisation d'un référendum et à la mise en place du Sénat.

Le peuple, grand perdant

Qui sort perdant de cet échec ? «Personne n'est gagnant, surtout pas Blaise Compaoré. Le plus grand perdant de ce qui vient de se passer, c'est la population burkinabè», a répondu le président du parti, Le Faso Autrement, Ablassé Ouédraogo.

Pour, Rock Marc Christian Kaboré, président du MPP, l'opposition est allée à la table du dialogue, en dépit des réticences de certains militants à la base, c'est parce qu'elle a pensé que le peuple burkinabè avait beaucoup d'attentes sur les conclusions de ces discussions. Le président du MPP a exprimé sa réserve quant au temps qu'auraient pris les discussions, si le débat avait été enclenché: «Le calendrier que l'on nous proposait pour discuter de ces questions fondamentales de la vie politique était des discussions de 3 à 4 jours. Un débat qui se mène depuis 5 ans dans un pays, sans solution. Raisonnablement, on ne peut pas nous dire de débattre de ces questions en si peu de temps. Si c'était aussi facile, ces problèmes seraient résolus depuis longtemps».

Pour le président de l'UNIR/PS, Me Bénéwendé Sankara, les évènements de ce jour apportent de l'eau au moulin de ceux qui doutaient de la bonne foi des initiateurs du dialogue. «Il y avait effectivement un agenda caché. Peut-être qu'ils préparent le passage en force, nous n'en savons rien. Toujours est-il que nous réaffirmons nos positions et nous nous préparons en conséquence», a-t-il ajouté.

W. Davy

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