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Echec du dialogue national: Blaise a réussi son coup sans faute

| 08.10.2014
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Echec du dialogue national: Blaise a réussi son coup sans faute
© DR / Autre Presse
Echec du dialogue national: Blaise a réussi son coup sans faute
Les apparences de bonne volonté de l'offre de dialogue du chef de l'Etat burkinabè étaient en effet trop belles pour être sincères. Les échanges menés entre l'opposition politique et la majorité présidentielle, sous l'égide très équivoque du président du Faso, ont fait long feu.

Ils n'ont pas été plus productifs que les travaux du CCRP, encore moins les tractations qui ont eu lieu entre les mêmes acteurs sous la houlette de l'ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo. La médiation nationale de Blaise Compaoré portait, du reste, la semence bien féconde de sa déconvenue assurée. Toutes les conditions, des positions très tranchées au caractère partisan de l'arbitrage en passant par les actes contradictoires posés sur le terrain, étaient parfaitement réunies pour que les négociations ne franchissent pas l'étape des préalables. Aucune promesse nouvelle n'ayant été faite par aucune des parties en discussion en termes de probable concession en vue de trouver le difficile consensus, l'on ne pouvait s'attendre à de meilleures conclusions. En clair, rien n'a été fait par le facilitateur-commanditaire, principale pomme de la discorde, pour éviter que les protagonistes parlent un langage des sourds. Tout s'est plutôt passé comme si le seul et unique bénéficiaire d'une modification de l'article 37 de la Constitution burkinabè et son camp avaient prévu, voire, préparé ce scénario pour pouvoir brandir la raison provoquée de l'impossibilité de résoudre la question par le dialogue comme un argument de plus pour s'en remettre au verdict du peuple par un référendum.

Blaise a visiblement réussi son coup sans faute, en faisant miroiter une quelconque détermination à recourir au dialogue pour bien cacher sa stratégie de recherche de motifs supplémentaires pour la tenue du scrutin référendaire. Et la preuve que les pros référendum, lui-même en tête, se délectent savoureusement de cet échec, c'est l'indifférence avec laquelle ce dernier a accueilli la «bonne mauvaise nouvelle», et la prolixité avec laquelle la majorité l'a divulguée. Ne se sentant presque pas concerné ni affecté par cette mauvaise performance, l'initiateur du dialogue s'est contenté d'en prendre acte, sans le moindre regret. En guise de réponse à y apporter, il préfère émettre la possibilité de poursuivre le dialogue sous d'autres formes, au lieu de faire ou de promettre de faire une proposition lumineuse pour débloquer l'obstacle de la poursuite des négociations.

Le constat de l'échec du dialogue semble le but visé par Blaise et sa majorité qui ont joué la carte de la recherche feinte de solution pacifique via les mécanismes sociaux traditionnels africains. Ce n'est pas pour rien que, presque concomitamment avec la publication de la fin malheureuse du dialogue national, des sections du Congrès pour la démocratie et le progrès ont organisé des meetings pour réaffirmer leur ferme volonté d'inviter le PF à convoquer le référendum.

Tout était donc mis en œuvre pour que la cocotte-minute présentée comme l'ultime chance explose, et elle n'a pas tardé à céder.

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