Dons d’ordinateurs aux institutions : de la souveraineté burkinabè en question

| 13.11.2015
Réagir
La République de Chine-Taïwan a remis, le 16 juin 2015 à Bobo-Dioulasso, des équipements militaires au 25e Régiment parachutiste commando (RCP). Estimé à près de 230 millions de F CFA, ce matériel va contribuer à renforcer les capacités de cette unité de l'armée nationale. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© DR / Autre Presse
La République de Chine-Taïwan a remis, le 16 juin 2015 à Bobo-Dioulasso, des équipements militaires au 25e Régiment parachutiste commando (RCP). Estimé à près de 230 millions de F CFA, ce matériel va contribuer à renforcer les capacités de cette unité de l'armée nationale. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
C’est un nième don de matériel informatique au Burkina ces derniers temps. La Chine Taiwan a remis le 11 novembre 2015, 25 ordinateurs de dernière génération au Conseil constitutionnel d’une valeur d’une dizaine de millions de francs CFA. Avant la Chine Taiwan, d’autres pays ont fait des dons à des institutions burkinabè. Ce n’est pas la première fois que des pays offrent du matériel informatique au Burkina. Dans le cadre du processus électoral actuel, une partie du matériel informatique utilisée par la Commission électorale nationale indépendante est le fruit de donations de pays étrangers.


Cela fait des années que le Burkina est bénéficiaire de ces genres d’aides. Recevoir des dons d’ordinateurs d’autres pays. Tout ce temps, le Burkina n’a pas appris à pêcher que l’on donne du poisson tout temps. Ne sommes-nous pas en mesure d’avoir suffisamment de ressources humaines pour fabriquer des ordinateurs au point qu’on nous en donne ? C’est ahurissant et triste qu’en 2015 un Etat puisse accepter des dons de matériels informatiques. Outre cela, il est impensable et inadmissible qu’en 2015 un Etat accepte des dons d’ordinateurs d’un Etat pire à des institutions stratégiques et de souveraineté comme la Ceni ou le Conseil constitutionnel. De par le passé les forces armées nationales ont aussi été bénéficiaires de dons en matériel informatique. Dans un monde de géostratégie et de mondialisation où les Etats ne se font pas de cadeau dans l’espionnage et même qu’il n’existe aucune éthique, il y a des dons que tout Etat fut-il pauvre et même très pauvre, doit refuser. Les Etats Unis d’Amériques donnent l’exemple que dans la défense de ses intérêts il n’existe aucune limite. Les américains ont installé un dispositif d’écoutes téléphoniques des autorités européennes avec à leur tête la chancelière américaine Angela Merkel, les présidents français Nicolas Sarkozy et François Hollande.

Au Burkina, craignant justement cette forme d’espionnage, il a été refusé un don d’ordinateur aux députés de l’Assemblée nationale. Alors, pourquoi le Burkina sous prétexte qu’il est pauvre, accepte de recevoir du matériel informatique qui peut être porteur de menace en termes d’espionnage pour les intérêts burkinabè ? Il est vrai que le Burkina comme la plupart des pays africains sont indépendants et n’assument pas leur souveraineté d’autant plus qu’ils sont incapables à remplir les fonctions régaliennes d’un Etat à savoir la défense, la diplomatie, la sécurité. Ce n’est pas une raison. La souveraineté s’assume et il faudrait se montrer digne des héritiers de ceux et celles qui ont versé leur sang pour nous redonner notre liberté.

Henry BOLI

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité