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Dissolution du RSP ou pas, peut-on enfin passer à autre chose ?

| 27.06.2015
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Dissolution du RSP ou pas, peut-on enfin passer à autre chose ?
© DR / Autre Presse
Dissolution du RSP ou pas, peut-on enfin passer à autre chose ?
On a l'impression qu'en manque de visibilité, certaines organisations de la société civile rament à contre-courant. Autrement, elles rament toujours les Burkinabè en arrière alors qu'ils sont aujourd'hui tous engagés vers l'organisation et la réussite des élections présidentielle et législatives du 11 octobre prochain. La dissolution du Régime de sécurité présidentielle (RSP) n'est pas à l'ordre du jour. Michel Kafando, président de la transition et chef de l'Etat a déjà répondu à cette question. Sa dissolution n'est pas la bonne solution. Devant les députés de la transition, le Premier ministre Isaac Zida est revenu sur la même question. « Nous avons investi beaucoup d'argent dans la formation et l'équipement de cette unité ». Sa dissolution n'est pas la meilleure des solutions. En outre avait-il laissé entendre : « si on tue votre chien en l'accusant de rage, c'est la chèvre du voisin qui va vous mordre ».

Ces déclarations font suite aux travaux d'une commission qu'avait chargée le président Michel Kafando de réfléchir sur l'avenir de ce RSP. Composée pour l'essentiel de hauts gradés de l'armée burkinabè, c'est cette commission qui a jugé utile de maintenir le RSP. Si malgré tout, il se trouve des gens pour dire « Non », avec pour argument que la première préoccupation de la transition est de dissoudre le RSP, on a envie de leur dire de laisser le peuple burkinabè avancer s'ils sont en manque d'inspiration. En outre, s'ils ont des difficultés majeures, ou des comptes personnels à régler avec le RSP, ils peuvent se rendre au camp militaire qui l'abrite et le dissoudre.

En effet, si pour des personnes, la première urgence pour la transition, c'est de dissoudre le RSP, pour la majorité des Burkinabè, la première urgence, non pas seulement pour la transition, mais pour l'ensemble des acteurs, c'est de faire en sorte que le bien-être soit assuré pour tous. La majorité des Burkinabè n'a pas pour priorité la dissolution d'une quelconque unité de notre armée. Ouagadougou est certes la capitale du Burkina. Mais, il ne suffit pas de s'installer confortablement dans son bureau à quelque part et claironner au nom d'une majorité des Burkinabè qu'on ne connaît pas. Les producteurs agricoles ont-ils pour priorité, en ce début de saison hivernale inquiétante, la dissolution du RSP ? Avez-vous demandé à la ménagère de Falangountou, au menuisier de Bougoula, à l'aviculteur de Piéla ou encore au cordonnier de Gomblora si sa priorité, c'est la dissolution du RSP ? D'ailleurs, lui avez-vous demandé s'il sait ce qu'est le RSP ? Avez-vous donc oublié la toute dernière manifestation dont la mobilisation a fait flop à Bobo-Dioulasso et mitigé à Ouagadougou ?

Les Burkinabè sont en train de boucler une année scolaire. Avec des résultats satisfaisants pour les uns et mauvais pour les autres. Dans les deux cas, on s'active déjà à préparer la prochaine rentrée des classes. C'est la période de carême musulman. Le plus urgent et prioritaire pour les fidèles musulmans, c'est de trouver tous les soirs, de quoi rompre le jeûne. Les candidats à la présidentielle et aux législatives ont emprunté le dernier virage et s'activent minutieusement à réussir cette échéance. Tous ces gens n'ont pas envie, sincèrement, qu'on les distrait. A moins que ce soit un agenda.

Dabaoué Audrianne KANI

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