Dissolution de la Chambre consulaire de la CCI-BF

| 15.12.2014
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Dissolution de la Chambre consulaire de la CCI-BF
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Dissolution de la Chambre consulaire de la CCI-BF
Le Collectif des professionnels de l'industrie, du commerce et des services, des organes de société civile, donne jusqu'à ce lundi 15 décembre 2014 aux autorités pour dissoudre la Chambre consulaire.


Le Collectif des professionnels de l'industrie, du commerce et des services, des organes de société civile pour une Chambre de commerce assainie réitère son appel à dissoudre sans délai la Chambre consulaire dirigée par la femme d'affaires en fuite, Alizéta Ouédraogo depuis la chute du frère de son beau-fils, le président Compaoré. Dans une déclaration remise au directeur général de la CCI-BF, Franck Tapsoba, en présence du secrétaire général du ministère de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat, Bernard Sougouri, le Collectif donne jusqu'à ce lundi 15 décembre pour mettre fin au mandat des élus consulaires. Il demande aussi de faire un audit financier sur la dernière décennie de fonctionnement de l'institution en charge de l'accompagnement des opérateurs économiques. Les membres du Collectif reprochent notamment à certains membres consulaires de monopoliser le pouvoir au sein de la chambre. Et proposent de remplacer les élus récriminés par un comité ad hoc élargi d'une transition chargée de la gestion de la chambre et d'organiser des élections transparentes dans 6 mois maximum.

Bonne note

Le DG de la CCI-BF, Franck Tapsoba, qui a salué l'esprit pacifique de la manifestation, dit prendre bonne note et leur a promis de transmettre leurs doléances à l'autorité compétente. Car, il dit n'avoir pas les prérogatives pour satisfaire leurs exigences. Interrogé sur les griefs qui sont reprochés à la CCI-BF, Franck Tapsoba est clair : «ce n'est pas la Chambre de commerce et d'industrie qui attribue le marché au Burkina Faso et en aucune manière, ne peut attribuer des monopoles. Ce sont les autorités compétentes, les ministères compétents qui octroient les marchés de route, de bâtiment, de fournitures et autres». Et de poursuivre : «Il n'y a pas de monopole de gestion des infrastructures par la CCI-BF. La CCI-BF réalise des infrastructures en s'endettant auprès d'institutions financières nationale et régionale. Cela dénote toute la confiance que le système financier accorde à la CCI-BF. La chambre gère ses infrastructures de manière d'abord à pouvoir rendre des services au monde des affaires et rembourser les institutions auprès desquelles elle s'est engagée. A titre d'exemple, Bobo-inter a couté 7 milliards de francs CFA dont 5 milliards sur emprunt auprès de la BOAD et du système bancaire national. Les 2 milliards sont venus des caisses de la CCI-BF». Par rapport à l'ancienneté des textes, une autre pomme de discorde entre les entrepreneurs et l'institution, le DG de la CCI-BF souligne que les derniers textes de la structure datent de mai 2013. Il a fait remarquer que la CCI-BF est l'une des meilleures chambres en Afrique et l'une des premières qui fonctionne sans subvention de l'Etat. Pour garder cet élan, Franck Tapsoba a précisé qu'il n'y a pas de raison que toutes les préoccupations allant dans le sens du renforcement de l'institution ne soient pas examinées et prises en compte afin de rendre le secteur privé burkinabè plus moderne, performant et compétitif.

Un fonds de financement en vue

Créée en 1948, la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso joue un rôle de promotion et d'appui au secteur privé. Elle comprend 5 instances à savoir l'assemblée plénière, le bureau consulaire, les sections territoriales, les commissions et la direction générale. Le bureau consulaire qui est remis en cause par des entrepreneurs à la faveur de la transition, statue sur les principales questions relatives au fonctionnement et à la gestion. Outre la formation professionnelle, la promotion commerciale et l'assistance aux entrepreneurs, la CCI-BF réalise et gère des infrastructures de soutien à l'activité économique. A ce jour, elle a investi plus de 40 milliards de francs CFA pour réaliser de nombreuses infrastructures de traitement de fret au Burkina Faso, Bénin, Togo, Ghana et en Côte d'ivoire dont les retombées couvrent 70% du budget de l'institution. A l'avenir et dans son élan de modernisation du secteur privé, elle compte créer entre autres projets, un fonds de financement de très petites et micro-entreprises sous forme d'une société anonyme dénommée Société d'accompagnement et de financement de l'entreprise (SOFINE SA) d'un capital de 2 milliards de francs CFA, dont l'objectif est d'amener les bénéficiaires à migrer progressivement du secteur informel vers le formel.

Somborigna Djélika DRABO

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