En effet, en décidant de se retirer de la Commission de réconciliation nationale et des reformes, l'ex-majorité, même si elle veut la réconciliation, considère que la conduite actuelle de certaines questions ne lui permet pas de poursuivre dans le sens qu'il fallait. Peut-on exclure quelqu'un et lui demander de se réconcilier avec celui qui l'a exclu ? Faut-il donc rectifier le tir ? Monseigneur Paul Ouédraogo, le président de la Commission a soutenu que « nous allons poursuivre nos consultations car la commission part du principe qu'il y a des difficultés et il faut trouver les moyens pour remonter ces difficultés ».
Les Burkinabé ont réellement besoin de se réconcilier. Aussi, faut-il franchement créer les conditions pour une réconciliation véritable. Il est évident que, si des personnes ont commis des actes répréhensibles, que ces personnes-là répondent devant leurs actes. Mais, la manière dont certains actes sont posés en ce moment ne favorise pas la réconciliation. Il faut dire les choses par leur nom. Chaque Burkinabé a été durement éprouvé par les événements des 30 et 31 octobre. D'un côté comme de l'autre. C'est pourquoi, la transition a été mise en place avec pour objectif d'apaiser les cœurs en jouant à l'impartialité et à la neutralité. Que celui qui n'a pas pêché pendant les 27 ans du régime de Blaise Compaoré, jette la première pierre. Même ceux qui sont entrain de conduire la transition en ce moment sont des anciens collaborateurs directs de Blaise Compaoré. Ils ont leur part de responsabilité, même minime, dans ce qui est arrivé les 30 et 31 octobre 2014. Quand on considère la classe politique dans son ensemble, elle est responsable en partie des difficultés que nous connaissons aujourd'hui au Faso. Personne n'est donc saint comme on le voudrait.
D'où la nécessité de ne pas perdre de vue qu'il reste seulement cinq mois à la transition et qu'à l'issue des élections, la vie politique véritable va reprendre du service. Mais dans quelles conditions ?
Dabaoué Audrianne KANI