Eric Zio, enseignant
«Il faudra que les uns et les autres prennent leurs responsabilités»
«Je suis sincèrement animé d'un sentiment d'inquiétude, de crainte et de regret. Parce que c'est dommage que d'aussi grandes personnes bien éclairées, d'aussi imminentes personnalités, chacun étant soucieux du devenir et de la paix sociale de ce pays ne puissent pas s'accorder sur des points qui sont essentiellement la paix et la tranquillité. Et je suis arrivé à la conclusion que ce sont des intérêts individuels qui ont pris le pas sur l'intérêt national. Seule l'histoire nous dira ce à quoi, cela pourrait aboutir. Dès lors que le dialogue a échoué, ce sera de deux choses l'une. Mais, il appartient à chacun de nous de prendre ses responsabilités pour ne pas aboutir à ce que tout le monde craint».
Aminata Sanga/Ouédraogo, commerçante
«Nous ne voulons que la paix au Burkina»
«Ce dialogue était pour nous un espoirpour que les deux camps s'entendent pour préserver la paix au Burkina. Il a malheureusement avorté et nous ne pouvons que déplorer cela. Nous ne voulons que la paix dans ce pays. Vivement alors que les deux parties reviennent sur leurs positions respectives pour nous épargner un quelconque chaos».
Ibrahim Sanou, maire de l'arrondissement n°2
«C'est tout simplement dommage»
«C'est vraiment dommage que ce dialogue, une fois de plus, n'ait pas abouti. Nous demandons toujours aux leaders politiques, mais surtout aux citoyens burkinabé de se comprendre encore. Qu'ils mettent de l'eau dans leur vin comme on le dit souvent pour préserver la paix et la tranquillité sociale au Burkina Faso. Il est vrai qu'il s'agit ici de points de vue divergents mais il faut faire prévaloir cet intérêt commun qui est la Nation. Je pense qu'il y a encore d'autres solutions pour parvenir à une entente durable. Je formule le vœu que les uns et les autres se retrouvent pour échanger dans un autre cadre pour faire du Burkina, ce pays de référence en matière de stabilité et de paix».
Bakary Sanou, enseignant
«Ils étaient déjà partis sur la base de l'échec»
«Le dialogue qui échoue lamentablement, ça n'arrange personne ni l'opposition ni la majorité. Il faut dire que nous étions déjà partis sur la base de l'échec; que ce soit l'opposition ou la majorité. Pour ma part, je pense que c'est très regrettable. Si c'est la majorité qui demande qu'on aille au referendum ce serait une prise en otage de notre Constitution. Le référendum vise la modification de l'article 37 qui n'est pas chose acceptable selon mon avis. Aller au referendum c'est nous tourner en rond et nous divertir pour sauter le verrou de l'article 37».
M. Ouattara, enseignant d'histoire-géographie
«C'est un peu regrettable»
«Je ne suis pas politicien mais à mon avis, ce dialogue devait enfin aboutir à quelque chose; c'est vraiment dommage et regrettable parce qu'on devait en finir, une bonne fois, avec cette question».
Mamadou Konaté, agent à la mairie de l'Arrondissement n°6
«Il faut un troisième camp qui puisse les départager»
«La situation est regrettable pour l'intérêt de la nation; il fallait accorder les violons parce qu'il y va de l'intérêt de tous. Il faut que chacun mette de l'eau dans son vin et revenir sur la table des négociations. La vie est ainsi faite, il y a lieu de se faire des concessions car sans concession rien ne peut marcher. Il est grand temps de se comprendre pour que demain on ne dise pas «si je savais». Le président a eu une bonne idée de venir vers l'opposition parce cela est rare dans beaucoup de pays. Je souhaite que la société civile aussi soit impliquée dans le dialogue; ses acteurs peuvent aussi jouer un rôle important. A chacun de prendre le sujet à bras le corps pour que nous puissions vivre en paix».
Propos recueillis par
Bassératou KINDO