Une interrogation qui tirait sa justification du fait que les positions des deux camps sur les sujets qui fâchent sont restées les mêmes.
La question se posait de savoir s'il fallait dialoguer pour dialoguer ou aboutir à une solution acceptée de tous. Mais très vite nos craintes se sont avérées, car après deux semaines de pourparlers, Majorité et Opposition se sont quittées sur un constat d'échec inclusif comme il y a à peu près six mois à l'issue de la médiation entreprise par l'ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo (JBO).
Dans cette affaire, chacune des parties rejettera la responsabilité de l'échec sur l'autre comme en pareille circonstance. Mais force est de reconnaître que le dialogue en lui-même portait les germes de son échec : on s'est retrouvé dans une situation kafkaïenne, puisque celui à qui devrait profiter la modification constitutionnelle est à la fois juge et partie ; il devrait même trancher en dernier ressort selon les vœux de la Majorité.
C'est donc la chronique d'un échec annoncé pour ceux qui en attendaient quelque chose. Comme ce fut déjà le cas avec le CCRP, et on se demande si ce vrai dialogue présidentiel sans négociation n'était pas un grossier prétexte pour aller au référendum, car maintenant Blaise et ses ouailles peuvent prétendre avoir tendu la main.
Mais comme ils ne peuvent pas s'entendre, le premier magistrat du pays, qui avait convoqué les parties à la table des discussions, a sifflé la fin de la recréation en déclarant que le dialogue s'arrêtait. Maintenant, il a tout le loisir d'appeler à l'arbitrage du peuple.
En réalité, la cause était entendue depuis belle lurette, et quelque part on peut comprendre la position de l'Opposition, qui ne veut pas jouer au faire-valoir. Et puisqu'il doit y aller, qu'il aille donc notre Blaiso national sans chercher des alibis.
On attend donc plus que la machine du référendum se mette en marche à moins que d'ici là le locataire de Kosyam ne réserve aux Burkinabè une de ces surprises dont il a le secret.
Adama Ouédraogo