Désobéissance civile lancée par l’opposition : « Des voleurs qui crient aux voleurs »

| 30.10.2014
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Désobéissance civile lancée par l’opposition : « Des voleurs qui crient aux voleurs »
© DR / Autre Presse
Désobéissance civile lancée par l’opposition : « Des voleurs qui crient aux voleurs »
«Coup d'Etat constitutionnel» ! C'est la conclusion que tire le CFOP quant à l'évolution du débat politique qui a conduit l'Exécutif à introduire à l'Assemblée nationale un projet de loi portant modification de l'article 37 de la Constitution. Et ce faisant, Zeph et ses ouailles d'appeler à la désobéissance civile se fondant sur l'article 167 qui dit ceci : «La source de toute légitimité découle de la présente Constitution. Tout pouvoir qui ne tire pas sa source de cette Constitution, notamment celui issu d'un coup d'Etat ou d'un putsch est illégal. Dans ce cas, le droit à la désobéissance civile est reconnu à tous les citoyens». Exploitation malveillante d'une disposition constitutionnelle pour servir des actions politiciennes car à vrai dire on est comme dans cette situation où, c'est le voleur qui crie au voleur.

Un coup d'État nous dit le lexique Larousse, c'est «un renversement du pouvoir par une personne investie d'une autorité, de façon illégale et souvent brutale . Le putsch est un coup d'État réalisé par la force des armes. D'un point de vue historique, et y compris dans l'époque contemporaine, le coup d'État a été l'un des moyens les plus fréquemment utilisés pour accéder au pouvoir.» Alors, dites-nous bonnes gens, comment convoquer un référendum pour demander la révision d'une Constitution peut être qualifié de Coup d'Etat ? Surtout que cette même Constitution dit en clair qu'elle peut l'être en dehors de trois de ses dispositions bien ciblées qui doivent rester intangibles ! Et, en la matière, elle fixe deux voies possibles : celle parlementaire donc par les mandats du Peuple ou celle référendaire c'est-à-dire par le suffrage direct du Peuple lui-même, souverain juge. Et, parlant toujours de coup d'Etat, Wikipédia nous dit ceci : «la technique de base du coup d'État consiste à s'emparer des organes centraux de l'État ou à les neutraliser, en occupant leurs lieux de fonctionnement qui sont aussi les lieux symboliques du pouvoir....» C'est ainsi que procéda Napoléon BONAPARTE, lors de son coup d'État du 18 brumaire (9-10 novembre 1899) où il se débarrassa du Directoire, organe collégial suprême dirigeant la France à l'époque. Disposant de l'appui de l'armée, il lui fallait contrôler le pouvoir civil. Mais il ne suffit pas de s'emparer des organes centraux de l'État. Il faut aussi arrêter les gouvernants, faute de quoi il sera loisible à ceux-ci d'organiser une riposte. À l'occasion d'un coup d'État, un «vide» constitutionnel et institutionnel apparaît. Il est donc nécessaire, généralement, de régulariser ce vide en créant une nouvelle Constitution, permettant ainsi l'exercice d'un nouveau pouvoir constituant originaire. Voilà comment Napoléon 1er a pu avec ses affidés s'accaparer de l'appareil d'Etat français.

Pour ce qui nous concerne, si ce n'est un abus de langage, c'est de la manipulation à laquelle se livrent les contempteurs de l'Exécutif burkinabè qui est dans son droit et qui somme toute respecte la légalité constitutionnelle dans les actes qu'il pose ou envisage. A y voir de plus près, c'est l'opposition affiliée au CFOP et les satellites dites de la société civile qui gravitent autour qui sont engagés dans une logique de «coup d'Etat» en appelant illégalement leurs militants à la désobéissance civile. Et ils ne manquent pas d'allant pour le projet, confortés qu'ils sont dans leur conviction par des gens sensés maîtriser les affaires constitutionnelles tels les Professeurs Augustin LOADA et Luc Marius IBRIGA qui se défaussent de leur statut de scientifiques du droit pour se vêtir du manteau de politiciens quoique «cagoulés ?» Toute chose qui rend leurs analyses ou interprétations des textes partisanes et donc orientées à souhait.

En vérité, il est plus qu'incompréhensible que des hommes politiques qui se disent démocrates, des acteurs de la société civile qui disent défendre la bonne gouvernance et l'Etat de droit se retrouvent être ceux-là même qui sont contre l'expression du peuple. On l'aurait compris, si le régime en place était dans l'illégalité. On l'aurait compris si notre Constitution n'était pas révisable. On l'aurait accepté si les mêmes qui ont boudé le CCRP qui a un tant soit peu poli la gouvernance politique s'étaient abstenus de profiter de ses réformes qui notamment ont permis à certain au parlement aujourd'hui. Mais que tous ces acteurs soient conscients qu'ils soutiennent le faux, le mensonge, qu'ils déversent du venin de la contre-vérité, de la manipulation parce qu'ils veulent le pouvoir, c'est criminel.

Pouloumdé ILBOUDO

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