C’est dans cette lancée que plusieurs chefs militaires se sont vus affectés. On cite Gilbert Diendéré, chef des putschistes et ancien chef d’état-major particulier de la présidence du Faso, le colonel-major Boureima Kéré, le chef d’état-major de la présidence du Faso qui vient d’être limogé, le lieutenant-colonel Céleste Coulibaly en stage depuis quelques semaines en France, le commandant Abdoul Aziz Korogo, adjoint et intérimaire à ce poste, mais surtout l’actuel Premier ministre, le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida qui connaît, par la même occasion, son point de chute, à la fin de sa mission. Les deux frères devenus ennemis que sont Gilbert Diendéré et Isaac Zida devront se côtoyer dans ce groupement où ils viennent d’être affectés par le CEMGA.
Ces affectations interviennent au moment où le désarmement de l’ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré avance à pas de caméléon. Seront-elles suivies par les principaux concernés? Rien n’est sûr, dans la mesure où au cours du week-end, l’équipe chargée du désarmement a fait face à des oppositions d’éléments fidèles au général putschiste qui ont exprimé leur opposition à cette opération. Samedi dernier, ce énième coup de sang des soldats enferrés depuis l’échec du coup de force a, du reste, été à l’origine du mouvement des troupes de l’armée régulière stationnées aux sorties de la capitale depuis la signature de l’accord du 22 septembre obtenu sous l’égide du Mogho Naaba.
Au moment où nous tracions ces lignes, un communiqué de l’état-major annonçant la suspension de l’opération de désarmement a confirmé les couacs auxquels font face ces équipes. Par ailleurs, il est demandé aux populations d’observer les éventuelles mesures sécuritaires qui viendraient à être communiquées dans les heures à venir.
Il apparaît clairement que si cet entêtement se poursuit, le pire est à craindre. Comme l’ont prédit plusieurs observateurs, Gilbert Diendéré et ses hommes, après la fin de non-recevoir de l’amnistie qui devait absoudre la barbarie et la terreur qu’ils ont abattues sur les populations de la capitale burkinabè, n’accepteraient pas de faire reddition.
Des négociations conduites par l’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo, le Mogho Naaba Baongho, Monseigneur Paul Ouédraogo sont en cours pour faire fléchir les « retranchés du camp Naaba Koom II» afin que le Burkina Faso ne soit pas le théâtre d’un bain de sang.
W. D.