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De la politique à la haine…ne pas franchir le pas

| 08.11.2014
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De la politique à la haine…ne pas franchir le pas
© DR / Autre Presse
De la politique à la haine…ne pas franchir le pas
A Laïco hôtel, ce mercredi 5 novembre, dans l'après-midi, au cours de la plénière avec les envoyés de la communauté internationale, des membres des partis de l'opposition et des organisations de la société civile ont été catégoriques: pas question de s'asseoir sur la même table de discussions avec ceux qui, selon eux, sont à la l'origine de ce qui est arrivé au pays des hommes intègres. Et ce d'autant plus que «nous n'avons pas encore enterré nos morts, nos malades sont dans les hôpitaux». Il a fallu de peu pour ne pas en arriver aux empoignades. Pour dire que si le spectacle n'était pas vilain, il n'était pas non plus beau. Aussi, face à l'intransigeance de ces derniers, les envoyés de la communauté internationale ont tout simplement demandé aux représentants de la majorité de se retirer. Ce qu'ils ont fait.


L'opposition, comme à son habitude, a été radicale. Ce qui est bien compréhensible et justifié. Il faut dire que ces responsables de la majorité ont commis une erreur en allant se présenter dans un milieu qui leur ait hostile. L'adage ne dit-il pas que «tu ne peux avoir bouffé la farine pour que le tôt soit en bouillie pour ensuite venir le dire à la face de la ménagère»? Mais la politique ne doit pas nécessairement conduire à la haine. Tout simplement parce qu'en cette période assez fragile et tendue, le Burkina Faso est à la recherche de ses marques. Sur tous les plans. Les responsables des partis de l'opposition et de l'ex-majorité sont tous des fils et filles du Burkina. Ils ont chacun, à sa manière, fait du bien ou du mal à ce pays à un moment ou à un autre. Ils sont et seront appelés à construire ensemble ce beau pays qu'est le Faso. Quels que soient les antagonismes qui peuvent les opposer aujourd'hui ou demain. Il est vrai que les nerfs sont encore surchauffés, mais il faudra travailler à se surpasser et placer résolument l'intérêt de la nation au centre des préoccupations. Les futures relations sociales dans les familles, entre les voisins, les quartiers ou les secteurs, entre les villages, entre les villes et sur l'ensemble du pays en dépendent énormément. C'est pourquoi, il faudra dans les jours à venir, cultiver la paix du cœur et éviter tout propos de nature à provoquer, à choquer, à envenimer, à se venger, à recourir à la haine ou à l'intolérance. Le jeu politique doit être toujours de mise. Puisque, tout compte fait, c'est dans ce jeu que nous nous trouvons en ce moment.

Aussi, maintenant que le principe de la transition constitutionnelle est acquis, puisque les militaires ont accepté de remettre le pouvoir aux civils, la vraie lutte entre anciens alliés d'hier au sein du Chef de file de l'opposition politique va certainement commencer. Ainsi, celui-ci pourrait s'éclater au profit d'autres regroupements pour une lutte de positionnement pour le pouvoir. Et cela peut être d'autant plus plausible que la majorité d'alors n'existe véritablement pas. N'est-ce pas cette lutte de positionnement qui a déjà commencé avec Saran Sérémé/Séré qui a menacé de quitter l'opposition?

En effet, les acteurs de la scène politique nationale, accompagnés de ceux de la société civile ne doivent en aucun cas confondre la lutte purement politique, pour ne pas dire politicienne et celle qui consiste à asseoir les bases réelles d'un Burkina Faso d'avenir. Dans lequel, tout le monde aura son mot à dire, sa contribution à apporter pour l'édification de la patrie commune. Car, si tout le monde ne se trouve pas dans le combat politique, tout le monde se trouve sur le terrain du développement.

Bassératou KINDO

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