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De l’irresponsabilité de la classe politique, parlons-en !

| 09.05.2015
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De l’irresponsabilité de la classe politique, parlons-en !
© DR / Autre Presse
De l’irresponsabilité de la classe politique, parlons-en !
Le moins que l'on puisse dire au regard des « querelles de clochers » entre nos hommes politiques, est que cela n'étonne personne. Les hommes politiques burkinabè, dans leur ensemble nous ont habitué à cela. Habituellement, ils ne savent pas se coaliser pour une cause commune. Et c'est bien ce qu'ils nous démontrent en ce moment après avoir réussi (eux-mêmes ne s'y attendaient pas !) sous la conduite d'un certain Zéphirin Diabré à chasser Blaise Compaoré du pouvoir.


Qui aurait cru, en effet, qu'un Etienne Traoré, véridique, incisif, très engagé pour le changement et tranché dans ses propos, allait se rabaisser aussi bas parce que dans le parti d'Arba Diallo, le PDS/Metba, on lui a préféré Philippe Ouédraogo. Son explication, Philippe n'est pas à jour de ses cotisations. Et ce, quelques cinq mois seulement après avoir réussi l'exploit de renverser le régime Blaise Compaoré. En réalité, la raison profonde est qu'Etienne était plus enclin à fusionner le parti avec le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Ce que les autres n'ont pas accepté. Dans tous les cas, tout cela relève d'une indécence caractérisée. Ils ne se soucient même pas du fondateur du parti qui, malheureusement n'a pas vu l'insurrection populaire après son « carton rouge » à Blaise Compaoré.

Dans les Organisations de la société civile, principaux acteurs (parmi d'autres) de la chute de Blaise Compaoré, c'est le désordre indescriptible. Et ce, depuis qu'on a demandé à chacune de désigner des représentants au Conseil national de transition ou dans le gouvernement de la transition. Aujourd'hui, elles sont toutes secouées par des mouvements d'humeur. Si ce n'est pas le Secrétaire général qu'on a démis de ses fonctions, c'est la scission. Parce que des gens préfèrent être « la tête de la souris que la queue du lion ». Le cas de l'emblématique Balai citoyen qui s'est scindé en deux entre Bobo et Ouagadougou est bien illustratif.

En outre, au lieu de constituer de grands ensembles pour aller à la conquête du pouvoir dans les urnes et concrétiser le changement pour lequel ils se sont battus, les partis qui fédéraient le Chef de file de l'opposition politique vont une fois de plus montrer leur vrai visage. Se morceler en de petits partions, pourvu que le premier responsable soit tête de liste ou candidat à la présidentielle. Tout en sachant qu'ils ne feront que piètre figure.

Aussi, la sous-commission chargée des réformes politiques et institutionnelles doit prendre des décisions courageuses, voire dissuasives, afin de rendre un peu plus responsables tous ceux qui voudraient créer et diriger un parti politique au Burkina Faso. Car, si plus rien ne sera comme avant, on ne doit pas permettre à des individus qui, dans la défense de leurs intérêts personnels, vont compromettre la bonne marche de la démocratie dans notre pays. Le pays a assez souffert de l'irresponsabilité et des comportements déshonorants de sa classe politique. Cette vieille classe politique qui, il faut le dire, est à l'origine de la marche à reculons de la démocratie et du développement de notre pays. Si elle ne veut pas quitter « les choses » avant que les choses ne les quittent, il va falloir l'y contraindre par les textes. Tout comme on veut le faire avec certaines personnes ayant soutenu une révision constitutionnelle ayant abouti à une insurrection populaire.

Dabaoué Audrianne KANI

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