Seulement, Simon Compaoré ne peut réussir à lui seul cette noble mission si les Burkinabè eux-mêmes n’adhèrent pas. C’est la moindre des choses, comme dirait l’autre. En effet, tant que les attaques et les tueries du 15 janvier seront encore fraîches dans les esprits, les Burkinabè se rappelleront des mesures que Simon est en train de prendre. Ils diront qu’ils sont d’accord avec lui. En tout cas les plus sincères. Malheureusement, on trouvera toujours des Burkinabè pour dire que ce qui est arrivé est exclusivement l’œuvre de Dieu. " C’était dans le plan de Dieu ; on n’y pouvait rien ? Si ça doit se répéter, ça va se répéter parce que Dieu aura décidé ". Diront-ils. Et pourtant !
Mais, cela ne doit pas le décourager lui qui connaît bien la mentalité de ses concitoyens. Aussi, pour réussir ces mesures qui sont en train d’être prises, il ne faut pas hésiter à sanctionner tous ceux ou toutes celles qui ne s’y conformeront pas. Car, Dieu a aussi dit : " Aides-toi et le ciel d’aidera ". S’il y a donc des gens qui refusent de poser le premier acte de la lutte contre le terrorisme, de leur propre protection et de celle des Burkinabè, il faut tout simplement sévir. Car, ce ne sont ni plus ni moins que des " ennemis du peuple ".
La preuve est là. La plupart des incidents qui ont lieu ces derniers temps sont de la faute de citoyens. Quand on manipule des hydrocarbures dans une concession et de façon clandestine, il faut s’attendre à ce qu’un jour ça pète. Quand on ne prend pas les soins de faire des installations électriques correctement dans sa concession, sur son lieu de travail ou au marché, il faut s’attendre à ce qu’un jour ça brûle. Quand on utilise du gaz butane comme source d’énergie dans des véhicules, il faut s’attendre, tôt ou tard, à un incendie. Quand on a comme habitude de ne pas respecter les feux tricolores, il faut s’attendre un jour ou l’autre à un accident de la circulation. On peut ainsi multiplier à souhait les exemples.
Le président Roch Marc Christian Kaboré, dans son discours d’investiture n’avait pas manqué d’appeler les Burkinabè au changement de comportement. Il n’avait pas du tout tort ; les derniers événements lui donnent entièrement raison. C’est donc le moment (peut-être qu’il n’était pas souhaité) pour nous de changer effectivement de comportement. Puisqu’on nous l’impose.
Dabaoué Audrianne KANI