Placée sous le thème «Insurrection et aspirations au changement du peuple burkinabè : bilan et perspectives pour une véritable réconciliation nationale», cette conférence nationale se veut à la fois un instant d’introspection et une occasion de se projeter vers l’avenir du Burkina Faso. En choisissant ce thème, explique le président de comité de la CFDC, Zéphirin Diabré, il veut que cette rencontre soit introspective et rassembleuse autours des valeurs telles que la paix et la cohésion nationale.
Selon lui, le vrai changement doit être défini par le peuple dans son vécu quotidien. «Notre rôle en tant qu’opposition est d’être en veille pour nous assurer que ceux qui gouvernent le pays par la volonté des Burkinabè vont dans le bon sens. S’ils vont dans le bon sens, nous allons les applaudir, mais s’ils ne vont pas dans le bon sens, nous allons critiquer aussi », a-t-il martelé.
En termes d’unité nationale, Zéphirin Diabré a affirmé qu’il y a des échanges sur cette question qui permettront de s’accorder sur un certain nombre de concepts. « La question de la réconciliation n’est pas nouvelle au pays des hommes intègres et elle doit passer par trois choses d’abord la vérité : qu’on sache qu’est ce qui s’est passé et qui a fait quoi. Après cette étape vient celle de la justice : situer les responsabilités. Et enfin viendra celle de la réconciliation.» Et de préciser : « pour nous à la CFDC, la réconciliation fait partie d’un triple titre que l’on doit approcher de manière globale et séquencer sans laisser tomber une des parties à terre : vérité, justice réconciliation, c’est la complexité de toute l’équation du Burkina Faso aujourd’hui.»
Pour le président de la Transition, Michel Kafando, qui a assisté à la conférence, l’insurrection est devenue un fait incontestable. «L’insurrection du Burkina Faso est désormais et toujours inscrite en lettre d’or dans l’histoire non seulement du Burkina mais aussi dans l’histoire universelle», dit-il. Il s’est réjoui de la commémoration de cet évènement qui, pour lui, est une exigence. «Nous pouvons être fiers de ce qui a été fait dans ce pays, fiers de notre jeunesse, fiers de nos femmes et enfants, fiers du peuple burkinabè et nous devons faire en sorte qu’ à l’occasion d’un jour comme celui-là cultiver l’unité nationale, faire en sorte que ce qui a été fait il y a deux ans demeure à jamais»
Tout au long de ce colloque, ce sont des sous thèmes sur le concept de l’insurrection, le rôle de l’opposition, l’évaluation de la Transition, l’évaluation du régime post-transition, qui ont été développés.
Etaient présents à ce colloque, les représentants d’Organisation de la société civile, les présidents d’institutions, les responsables des partis politiques membres de la CFDC, les représentants des partis de l’opposition et ceux de la majorité présidentielle.
Ylkohanno Somé