Avant d'entrer dans le vif du sujet, les responsables des partis de la Majorité par la voix du Secrétaire exécutif national du CDP, Assimi KOUANDA, ont demandé une minute de silence en la mémoire du député-maire de Dori, Hama Arba DIALLO. Pour Assimi KOUANDA, qui a lu la déclaration liminaire, le dialogue politique initié par le président du Faso et débuté le 23 septembre devait permettre à la classe politique de trouver des solutions consensuelles aux deux grandes questions qui marquent la vie politique nationale depuis de nombreux mois, à savoir la révision de l'article 37 de la Constitution et l'installation du Sénat. C'est animé de la volonté de résoudre les problèmes par le dialogue que la Majorité est allée à la table initié à cet effet. Pour Assimi KOUANDA : « c'est animé par un tel esprit que la Majorité a accepté d'emblée de faire des concessions à l'opposition politique à savoir :
- Le choix du modérateur (refusé par l'opposition)
- L'élargissement par l'Opposition politique de deux points de discussions (révision de l'article 37 et l'installation du sénat) à cinq (l'élection présidentielle de 2015, le Conseil constitutionnel et la contribution de la société civile à la paix) ;
- L'acceptation de la mise en œuvre des résultats consensuels assortis d'un calendrier précis».
Selon Assimi Kouanda, grâce à ces concessions, un document cadre a été adopté sous réserve d'une rédaction consensuelle du passage portant sur d'éventuels points de désaccord à la demande de l'opposition politique. «Malgré le blocage des travaux par l'opposition politique à deux reprises par le biais de suspension, l'une pour requérir le point de vue du président du Faso et l'autre pour consulter sa base, la Majorité, toujours convaincue que le dialogue inclusif doit être sous-tendu par un esprit de concession mutuelle est restée ouverte à la recherche d'une formulation consensuelle sur ce point», dira Assimi Kouanda qui de poursuivre dans sa déclaration liminaire pour expliquer ce qui s'est passé : «A notre grande surprise, au lieu d'une poursuite des discussions pour s'accorder sur ce point, l'opposition politique, à la reprise du 6 octobre 2014, a mis fin brutalement et unilatéralement au dialogue initié par le président du Faso arguant que la formulation de ce point n'étant pas conforme à ses attentes, elle ne peut poursuivre les discussions et met par conséquent fin à sa participation au dialogue. Ainsi une fois de plus, l'opposition politique interrompt un dialogue en se refugiant derrière un préalable pour éviter d'aborder les questions de fond. Tout comme elle avait refusé la confrontation directe des points de vue sur les mêmes questions en étouffant dans l'œuf l'initiative des médiateurs autosaisis conduite par le Président Jean-Baptiste Ouedraogo, l'opposition politique vient encore de nous fournir la preuve de son intransigeance en quittant prématurément la table de dialogue, ce dont la Majorité ne peut que prendre acte». Pour Assimi Kouanda et Me Gilbert Ouedraogo, en acceptant d'aller au dialogue, la bonne foi de la Majorité était manifeste.
C'est également la conviction du député Achille TapsoBa pour qui la Majorité a prouvé sa bonne foi à plusieurs reprises au cours du dialogue. Pour la majorité présidentielle, elle reste toujours ouverte au dialogue pour la paix au Burkina Faso. Telle est aussi la conviction de l'ADF/RDA par la voix de Zakaria Kiemtoré qui a surtout insisté pour dire que le Burkina Faso ne peut pas se payer le luxe de sombrer dans une crise et des troubles. C'est pourquoi, il invite les uns et les autres au dialogue pour trouver les solutions aux problèmes qui se posent. En tout cas, la Majorité reste ouverte au dialogue et appelle l'Opposition à adopter la même attitude.
Ben Alex Béogo