Les occasions ne manquent pas, qu'ils soient vus et entendus à la télévision et dans les journaux burkinabés, le Chef de l'Etat, le Chef du Gouvernement et le Chef du Parlement burkinabé sont au four et au moulin, on peut le constater: ils travaillent et communiquent. La presse internationale s'intéresse aussi de très près à ce qui se passe dans notre pays, ce qui n'a actuellement rien de négligeable. Jeune Afrique est venu récemment au Burkina, pas pour voir Blaise au palais, mais consacrer sa « Une » au Premier ministre Zida. On apprend des choses sur ce croyant qui n'est pas du genre à mettre sa foi dans sa poche. Un homme de confiance du Président Blaise Compaoré et du Général Diendiere à qui il doit avoir été propulsé au-devant de la scène selon J. A; mais aussi un homme de prière; adepte du holisme chrétien (nourrir les âmes et les esprits mais aussi soigner et nourrir les corps) et un homme libre qui a choisi de tourner les pages du passé. Difficile de dire s'il faut oui ou non applaudir le parcours de ce militaire multi millionnaire en biens matériels. Silence d'un homme modeste peut être.
On peut dire que Le Président Kafando est rompu à l'art de la parole publique. Sur les antennes de RFI récemment et à travers l'interview accordée à notre confrère Newton Hamed Barry sur Omega FM, on a pu le constater. On découvre un Chef d'Etat sûr de son affaire ; sûr de lui-même et plutôt ferme dans ses dispositions et ses propos. C'est bien lui qui commande et il a été très clair à propos des grandes questions qui fâchent ou ne fâchent pas actuellement au Burkina Faso. On ira jusqu'au bout des affaires en instances dont notamment la suite à donner aux exhumations des corps supposés être ceux de Thomas Sankara et ses compagnons tombés avec lui dans l'après-midi du 15 Octobre 1987. Mais, que penser de la décision de confier la tête de la commission en charge du dossier traitant du Rsp au General Diendiere ? Le Président Michel Kafando précise que c'est au Chef d'État-major des Armées qu'il a confié le dossier, mais quant à ce qui en a été fait après, « c'est une affaire de militaires ». Ah oui! La réponse n'est peut-être surprenante qu'en apparence. On apprend quelques fois que un Général, c'est cher, ce n'est donc pas à gaspiller. Comme le RSP qu'on ne saurait dissoudre aussi péremptoirement. Une affaire de militaires à traiter entre militaires. Les propos du Président Kafando à propos de la Côte d'Ivoire sont aussi remarquables. Il a été clair avec son homologue de la Lagune Ebriée: l'ère Compaoré, c'est fini. Et, il n'est pas question de tolérer que ce pays voisin et ami, ce pays frère même, serve d'arrière-garde à d'éventuels actions de déstabilisations directes ou indirectes. Le message semble parfaitement passé et on voit mal un homme aussi éclairé qu'Alassane Ouattara se livrer à de telles irresponsabilités africaines.
L'ivoirien aurait même trouvé gauche que l'ancien Président burkinabé réponde favorablement à sa désignation comme Président d'honneur du CDP. C'est tout dire. Et tant qu'il sera Président en Côte d'Ivoire, nous pouvons dormir sur nos deux oreilles. Hollande est-il vraiment entré dans la poche diplomatique du burkinabé Kafando en se laissant convaincre de soutenir davantage notre jeune pays ? « Ce serait trop dire ». Mais, c'est pourtant la chose à souhaiter : de meilleurs rapports avec la France car, il est grand temps qu'on nous comprenne là-bas mieux que le discours de Sarkozy au Sénégal. Est-ce qu'on peut dire bravo au Chef de l'Etat? Non, ce n'est pas à nous de le noter. Nous souhaitons que sa disponibilité soit aussi pour la presse nationale; c'est déjà cela de gagné. Sur ce point, le Président du CNT ne saurait nous contredire, avec toute son expérience en matière de journalisme. C'est plutôt réconfortant de le voir et l'entendre à de solennelles occasions comme la journée nationale et mondiale dédiée à la liberté d'expression. Merci, Shériff!
T. Niger