« Je jure solennellement de bien et fidèlement remplir ma fonction de membre de la Commission de réconciliation nationale et des réformes en toute indépendance et impartialité, de façon digne et loyale et de garder le secret des délibérations ». A la lecture de ce serment par le président du Conseil Constitutionnel, chaque membre de la commission a répondu : « Je le jure ». C'est par cet acte que chacun des 31 membres de la Commission de réconciliation nationale et des réformes présents a pris l'engagement de bien et fidèlement remplir sa mission. Mais avant, à la demande du président du Conseil Constitutionnel, le greffier a rappelé les différentes dispositions qui mettent en place la commission, son fonctionnement, mais aussi qui nomment ses membres. Rattachée au Premier ministère, la Commission de réconciliation nationale et des réformes est chargée de restaurer et de renforcer la cohésion sociale et l'unité nationale et est dirigée par Monseigneur Paul Ouédraogo, archevêque de Bobo-Dioulasso. Elle est divisée en 4 sous commissions qui sont la sous commission vérité, justice et réconciliation nationale ; la sous commission réformes institutionnelles et politiques, la sous-commission réforme électorale, la sous commission gestion des médias et de l'information. Après donc la prestation de serment, le président du Conseil Constitutionnel, Kassoum Kambou a tenu à féliciter les membres de cette commission pour avoir accepter cette mission qui ne sera pas de tout repos. « Vous êtes face à l'histoire, vous êtes chargés de restaurer et de renforcer la cohésion sociale et l'unité nationale » a-t-il tenu à leur rappeler. Ils ont désormais seulement 5 mois à compter de ce vendredi 13 mars pour rendre leur rapport contenant les propositions et projets de réformes. Et comme l'a si bien souligné le président du Conseil Constitutionnel, ils n'ont pas assez de temps mais la confiance est de mise car toutes les compétences existent dans cette commission pour nous sortir des propositions acceptables par tous. Il faut noter qu'avant même qu'elle ne commence son travail, deux membres ont déjà démissionné.
Les réactions
Guy Hervé Kam, membre de la commission
« Je pense que c'est un travail essentiellement de refondation de la société burkinabè à travers ses institutions, ses principes de gouvernance et ses médias. Il appartient à la commission de faire les réformes tout en veillant à apaiser les cœurs des Burkinabè pour permettre de vivre ensemble, dans un Burkina Faso démocratique ».
Monseigneur Paul Ouédraogo, président de la commission
« Nous sommes chargés de réfléchir, de proposer des conditions et éventuellement des structures, tout ce que nous voyons qui peut favoriser cette réconciliation entre les Burkinabè. Nous comptons sur le peuple burkinabè pour nous accompagner, pour s'engager avec nous sur le chemin de cette réconciliation qui est tant désirée, car nous voulons tous d'un Burkina nouveau et il faudra bien que chacun apporte sa contribution.
Je pense qu'une commission pour la réconciliation nationale n'est pas une institution juridictionnelle du Burkina. Il y aura nécessairement des plaignants qui viendront s'adresser à nous et qui veulent être écoutés, entendus et c'est cela notre rôle. Dans la mesure où il y a des juridictions, elles feront aussi leur travail. Les responsabilités ne peuvent pas être les mêmes.
Nous allons réfléchir cette semaine sur un plan de travail, un règlement intérieur, une stratégie de communication sans oublier que nous allons également travailler sur notre budget. Tout cela va se préciser dans la semaine.
En ce qui concerne les absents, ils sont au nombre de 5 et ne sont pas nécessairement des démissionnaires. Beaucoup sont en mission. Je ne suis au courant que de la démission de Ismael Diallo pour le moment. Je viens de rentrer moi-même de mission.
Rémi Dandjinou, membre de la commission
Il est évident que la Commission a un rôle très important à jouer et qu'elle cumule beaucoup d'attentes. Il est d'ailleurs à regretter que c'est l'un des derniers éléments à être mis en œuvre alors qu'un certain nombre de débats sur les réformes ont été menés à différents niveau. Il nous reste 5 mois pour être efficaces et plus rapidement, en ce qui concerne la gestion des élections, il faut qu'avant le 11 avril, un certain nombre de textes soient transférés pour être votés au CNT.
Nous sommes beaucoup inscrits au niveau de la gestion des média. Il s'agit de régler la question de la dépénalisation, celle de la modération de la presse en ligne, régler la question du nouveau code de l'information, de traiter de la question du CSC, etc.
Ibrahim BAYILI