En décembre 2011, les participants au Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) adoptent les propositions consensuelles issues de leurs travaux. Blaise Compaoré, alors président du Faso, déclare que les discussions vont se poursuivre sur les points non consensuels comme la révision de l'article 37.
Interviennent les élections couplées municipales et législatives le 2 décembre 2012. A la suite de ces élections, Zéphirin Diabré accède, le 9 avril 2013, au poste de chef de file de l'opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF).
Suite aux propositions du CCRP, la Constitution est modifiée le 21 mai 2013 pour prendre en compte la mise en place du Sénat. Les députés de l'opposition quitte l'hémicycle avant le vote. L'ADF/RDA, bien que faisant partie de la majorité présidentielle, a voté contre.
L'opposition politique organise, le 29 juin 2013, une marche-meeting pour rejeter la mise en place du Sénat.
Le dimanche 28 juillet 2013, les conseillers municipaux sont appelés à élire les 39 sénateurs représentant les collectivités territoriales. Le même jour, l'opposition politique riposte par une marche-meeting.
Finalement, Blaise Compaoré suspend le processus de mise en place du Sénat et l'Assemblée nationale adopte une modification de la Constitution où le président de l'Assemblée nationale devrait assurer les prérogatives du président du Sénat.
Entre-temps, naissent le Mouvement du 21 avril 2013 (M21) et le Balai citoyen. Le 18 juillet 2013, une conférence de presse est organisée pour présenter le mouvement le Balai citoyen. Sa naissance officielle est intervenue le 25 août 2013.
Sur sa page Facebook, il est écrit «ce mouvement est lancé à l'heure où l'opposition et le parti au pouvoir sont à couteaux tirés sur la mise en place ou non du Sénat». Le mouvement va contribuer à la mobilisation lors des mots d'ordre de l'opposition.
Le 12 décembre 2013, en marge de la célébration de la fête de l'indépendance à Dori, Blaise Compaoré effleure la tenue du referendum pour «départager» les positions. L'opposition riposte le 18 janvier 2014 par une marche-meeting. Elle enregistre la venue des démissionnaires du parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), à savoir Roch Marc Christian Kaboré, Salif Diallo, Simon Compaoré, le Larlé Naaba Tigré, qui venaient de créer le MPP, le Mouvement du peuple pour le progrès. L'opposition, forte du renfort Balai citoyen et du MPP manifeste le 31 mai 2014 et le 14 juin 2014 pour dire non à la mise en place du Sénat et à la modification de l'article 37 de la Constitution.
Le président du Faso, dans une interview, déclare qu'une marche n'a jamais empêché la modification d'une loi.
Le 23 aout 2014, l'opposition cartonne. Près de 100 000 personnes sortent pour rejeter le référendum.
Le 21 octobre 2014, le Conseil des ministres adopte le projet de loi modificative de la Constitution et le texte transmis à l'Assemblée nationale pour le vote le 30 octobre 2014.
Le 28 octobre 2014, une impressionnante mobilisation est organisée dans le pays entier.
Le 29 octobre 2014, la CCVC manifeste. L'UNIR/PS et le CFOP demandent à leurs militants de se rendre à l'Assemblée pour suivre la séance plénière de vote de la loi. La suite, on la connaît.
Adoua Kassiro