Chronique : Paul Kaba à Washington contre le gré de Salifou Diallo ?

| 05.10.2016
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Chronique : Paul Kaba à Washington contre le gré de Salifou Diallo ?
© DR / Autre Presse
Chronique : Paul Kaba à Washington contre le gré de Salifou Diallo ?
Le Premier ministre Paul Kaba Thiéba est aux Etats-Unis, précisément à Washington depuis ce 3 octobre 2016. Il y séjournera jusqu’au 7 du même mois. A en croire le Système d’information du gouvernement, « cette visite se tient en prélude à la table-ronde des bailleurs de fonds de décembre prochain à Paris sur le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES) ».

A Washington, Paul Kaba Thiéba aura une audience avec le président du Groupe de la Banque mondiale avant la tenue d’une séance de travail avec les experts de l’institution. Plus loin, on apprend que la Banque mondiale est le chef de file des partenaires techniques et financiers et qu’à ce titre elle accompagne les autorités burkinabè dans l’organisation de la table-ronde qui se tiendra les 7 et 8 décembre 2016 à Paris. Après le Groupe de la Banque mondiale, Paul Kaba aura une autre séance de travail avec Christine Lagarde, la Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), une autre institution financière mondiale.

En effet, à regarder de près, c’est tout à fait ou presque le contraire de ce qu’avait déclaré le chef du Parlement burkinabè, Salifou Diallo qui, dans une de ses déclarations, semblait demander au gouvernement de savoir dire non aux institutions financières internationales. On est donc en droit de savoir qu’elle sera la conduite que Paul Kaba adoptera devant les patrons de ces mêmes institutions auxquelles le deuxième personnage de l’Etat burkinabè demandait de savoir dire non !

Même si ces déclarations ne seront pas abordées au cours des discussions, il est presque évident qu’elles constitueront une gêne pour le chef du gouvernement burkinabè. A moins que tout cela produise l’effet contraire qui voudrait que Paul Kaba n’accepte pas tout ce qu’on lui demandera. Ce qui n’est pas évident dans la mesure où lui-même va en négociateur. Le PNDES a besoin de 15 395,4 milliards de FCFA dont 63,8 % de ressources propres et 36,2 % (soit environ 5 573,2 milliards de F CFA) à rechercher auprès des partenaires techniques et financiers, du secteur privé tant national qu’international et de la diaspora burkinabé. De quelle marge de manœuvre suffisante Paul Kaba dispose-t-il pour refuser ce qu’on lui proposera ?

Le Burkina Faso à beau disposer de ressources, il aura toujours besoin de l’accompagnement de ses partenaires pour réussir son développement. Mais cela ne veut pas non plus dire qu’il faut accepter tout ce qui se présente à lui. Autrement, il faut savoir faire le choix. Et le bon !

Dénis Dafranius Sanou

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