Cette transition-là n’a pas peur de Dieu, si c’est vrai

| 25.11.2015
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L’hebdomadaire conseil des ministres s’est tenu en séance ordinaire à Fada N’Gourma le mercredi 02 septembre 2015 sous la présidence du Président du Faso, Président du conseil des ministres, Monsieur Michel Kafando. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© DR / Autre Presse
L’hebdomadaire conseil des ministres s’est tenu en séance ordinaire à Fada N’Gourma le mercredi 02 septembre 2015 sous la présidence du Président du Faso, Président du conseil des ministres, Monsieur Michel Kafando. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Des rappels de salaires allant de 4,6 millions de F CFA à 21 millions de F CFA versés à des ministres du gouvernement de transition. Des contrats, on ne sait d’où ils viennent, avec qui ils ont été signés et à quoi ils ont servi avec les mêmes ministres qui leur donnent droit à tout cela. C’est la substance de la révélation faite par notre confrère L’Observateur Paalga dans sa livraison du vendredi 20 novembre 2015. Si c’était un premier avril, on croirait à un poisson d’avril. Cela veut donc dire que l’information, si ce n’est un ballon de sonde, est vraie. Dans tous les cas, que ce soit l’une ou l’autre hypothèse, l’exécutif de la transition mené par le président Michel Kafando et son Premier ministre Isaac Zida ont tout intérêt à éclairer le peuple. Avant de partir, et ce pendant qu’il est temps.


En effet, cette histoire renvoie à la légèreté, pour ne pas dire le manque de considération pour le peuple avec lequel les membres du gouvernement de la transition avaient déclaré leurs biens. Mieux, jusqu’à la fin de la transition, alors qu’on a contraint les " députés transitaires " à réduire au minimum leurs émoluments, personne ne sait combien touche un ministre de la transition ; les avantages dont il bénéficie.

La même histoire renvoie encore au Programme spécial d’urgence de la transition (PSUT) dont les marchés qui en sont issus ont été, jusqu’à la dernière minute (le dernier conseil des ministres) passés pour la plupart par la procédure " de gré à gré " ou " d’entente directe ". Si on veut bien que l’exécution du marché soit dans les délais était-on obligé de passer un marché dans de telles procédures au moment où, en bas de l’échelle on intime l’ordre de respecter les procédures ?

Du coup, on en vient à croire que la transition qui devait jeter les bases d’une bonne gouvernance économique, plus vertueuse et respectueuse des procédures qu’elle est venue trouver ou qu’elle a améliorées n’a pas tenu ses engagements. Autrement dit, quand il s’agit des paroles, tout le monde dit la même chose. Mais quand il s’agit des faits, des avantages, chacun veut prendre le maximum. Incompréhensible.

Incompréhensible dans la mesure où, au moment où cette révélation est faite, les greffiers sont en grève ; les inspecteurs du travail en grève ; à Ouagadougou, à Dédougou et à Bobo-Dioulasso des étudiants demandent de meilleures conditions de restauration et de logement, etc. Incompréhensible aussi parce que dès le début de la transition, le gouvernement a tout de suite brandi l’austérité budgétaire pour faire attendre certaines questions. Incompréhensible surtout quand le gouvernement de la transition explique que le coup d’Etat manqué a occasionné des pertes de ressources financières pour les caisses de l’Etat estimées à une soixantaine de milliards de F CFA. D’où proviennent donc ces sous qu’on a " donnés " aux ministres pendant que les factures des prestataires dorment dans les tiroirs au Trésor public ?

Il est exclu que la transition profite du " wourou-wourou " des élections présidentielle et législatives pour plier bagages sans faire de bilan. Ce sera trop facile. Dans tous les cas, les nouvelles autorités sont très attendues pour nous éclairer au cas où la transition refuserait de le faire. Ainsi, on saura qui a été qui.

Dabaoué Audrianne KANI

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