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Ce sont ces OSC-là qui enveniment les crises au Faso

| 08.07.2015
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Ce sont ces OSC-là qui enveniment les crises au Faso
© DR / Autre Presse
Ce sont ces OSC-là qui enveniment les crises au Faso
Elles ont contribué activement au départ de Blaise Compaoré du pouvoir en octobre dernier. Juste après, certains ont refusé d'intégrer directement les organes de la transition ; mais ont trouvé des voies contournées pour s'y retrouver. Jouant ainsi à l'intérieur le rôle que devaient y jouer les partis politiques. Elles sont toujours les premières à crier au loup politique. Quand il y a eu le premier malentendu, purement d'ordre militaire, entre le Premier ministre Zida et le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) elles ont été les premières à sortir dans les rues pour demander la dissolution de ce dernier. Elles ont encore été les premières, contre toute attente, à demander pour la énième fois la dissolution du même RSP alors que le rapport « confidentiel » de la commission de réflexion sur l'avenir du RSP préconise le maintien de ce dernier. Sur cette même question, le Premier ministre Isaac Zida avait déjà donné son avis, de même que le président de la transition, Michel Kafando. Le RSP est d'une nécessité incontestable pour le Burkina Faso.


Et voilà qu'une deuxième crise (espérons que ce soit la dernière) nait entre Zida (le même) et le RSP (le même encore) suite, selon le premier à « une tentative de porter atteinte à sa sécurité ». Selon le dernier (le RSP) et même la hiérarchie militaire, cette affaire relève simplement d'« une manipulation pure et simple pour discréditer le corps ». Zida dément et insiste sur sa position. C'est dans cette partie de ping-pong, une fois purement militaire, que des OSC, avec en tête les mêmes « têtes » de proue, se mêlent aux manigances. Pire, à la place des partis politiques, elles accusent l'ex-majorité d'œuvrer à la « déstabilisation » de la transition.

Le refrain est pourtant connu. Il faut que l'on passe à autre chose. Tolérer comme la majorité est unanime du peuple, qu'il faut nécessairement du temps, un délai de grâce, pour que la transition aille à son terme. Avec ou sans les acteurs actuels. Isaac Zida ou encore Michel Kafando ne sont pas fondamentalement indispensables à la transition. S'il s'avère que de par leurs comportements, ils constituent des obstacles à la bonne marche de la transition et à son aboutissement, il faut s'en séparer. En outre, le plus important n'est pas d'arriver au terme de la transition, mais aussi poursuivre sainement et dans la sérénité le processus démocratique dans la paix et la tranquillité pour tous. La fin de la transition n'est que le début d'un autre processus post-électoral qu'il va falloir réussir à tous points de vue. Pour l'instant, personne, même pas les activistes qui s'agitent en ce moment, ne sauraient comment serait configuré le paysage institutionnel et politique au Burkina Faso.

Il faut alors franchement éviter d'entretenir et de surfer sur les crises qui n'en valent pas la peine. Ou du moins qui ne nous concernent pas. Une crise entre militaires peut-elle réellement empêcher le déroulement d'un processus que l'ensemble de tout un peuple souhaite jusqu'à son terme ? Est-ce dire que les militaires sont si apatrides et tant moins patriotes, qu'ils n'en veulent pas de la paix dans leur propre pays ? Les Organisations de la société civile ont leur rôle ; les partis politiques aussi. Si jamais les deux se confondent, c'est la démocratie de façon générale qui est prise en otage. Que chacun retrouve donc son rôle, pendant qu'il en est temps.

Dabaoué Audrianne KANI

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