Ce serait donc toute l’Armée!

| 09.07.2015
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Ce serait donc toute l’Armée!
© DR / Autre Presse
Ce serait donc toute l’Armée!
On pensait que la république n'avait mal qu'à son RSP. Mais l'entrée dans la danse de prétendue hiérarchie militaire, qui demande le retrait de ses représentants des institutions de la Transition, sonne comme une incompréhension. Veut-on saboter le processus?


La hiérarchie militaire, lors de l'accueil d'un bataillon de la gendarmerie nationale de retour de Guinée Bissau

Si l'Armée a été appelée par une partie des jeunes insurgés à prendre ses responsabilités face au désordre consécutif à la fuite de Blaise Compaoré, c'est que ces jeunes avaient placé leur confiance en une entité du peuple qui a le sens de l'honneur et de la discipline. La même Armée avait préféré le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida au Chef d'état-major général des Armées à l'époque, qui avait également pris ses responsabilités, en se proclamant président du Faso, suite à la vacance du pouvoir. Le général Nabéré Honoré Traoré a donc été contraint de remettre le pouvoir au lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, ''plébiscité'' par la haute hiérarchie militaire. Voilà pourquoi des ''soldats'' ont été envoyés en mission pour participer à la rédaction de la Charte de la Transition et prendre place dans les instances de cette transition.

A l'époque, une autre frange du peuple avait marqué sa réserve quant à la participation des militaires au processus de la Transition. Malgré cela, les choses sont restées en l'état, jusqu'à l'exacerbation de la crise entre le Premier ministre Zida et ses camarades.

Ce n'est donc pas parce qu'aujourd'hui Zida a des problèmes avec des éléments du RSP que l'Armée va jeter le bébé avec l'eau du bain, risquant par conséquent de créer un blocage du processus de la Transition. ''L'insoumission'' du RSP au commandement général des Armées ne date pas de maintenant. Laisser la Transition à gué, à un trimestre de l'organisation des élections, c'est trahir les jeunes qui avaient placé leur confiance en cette armée et c'est même refuser de servir la Nation.

C'est du pain béni pour ceux qui ne souhaitaient pas l'organisation d'élections dans ce pays. Voilà pourquoi des gens, qui hibernaient depuis leur cuisant désaveu des 30 et 31 octobre, ont saisi l'occasion pour sortir de leur trouille et oser exiger la démission du Premier ministre, du gouvernement, donc un blocage du processus.

On avait cru que c'est le RSP qui vivait sa crise de croissance passagère, avec cette nouvelle race de soldats ''Bluetooth'' qui ne s'accommodent plus de serrer les fesses et les dents. Lorsque le sommet s'y met, il y a lieu de s'inquiéter pour l'avenir du pays.

Mais tout n'est pas perdu. On peut se tromper, l'essentiel étant de se corriger.

Les Echos du Faso

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