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Ce qui va compliquer la tâche du MPP

| 01.05.2015
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Ce qui va compliquer la tâche du MPP
© DR / Autre Presse
Ce qui va compliquer la tâche du MPP
Le parti de Roch Marc Christian Kaboré, de Simon Compaoré et de Salif Diallo, pour ne citer que ces trois premiers responsables, est attaqué de partout. Ainsi, après le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) qui se débat actuellement pour se relever, c'est le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) qui est dans le collimateur du Burkina. Que ce soit ses choix politiques, et de certains de ses responsables, ils sont aujourd'hui l'objet de critiques aussi acerbes les unes que les autres. Une situation dont le parti voudrait bien se passer. Malheureusement, nous sommes à une période assez difficile pour l'ensemble des formations politiques qui cherchent à se positionner durablement pour les uns et à se repositionner pour les autres.


En outre, aile dissidente du CDP et né il y a juste une année et quelques mois, le parti n'a pas encore réussi à s'écarter définitivement des comportements que les Burkinabè ont reproché à celui-ci. Et ce, depuis sa création. Le MPP a presque la même structuration que le CDP dont ses premiers responsables ont assumé les premiers rôles pendant des années. Du sommet à la base, il se confond facilement au CDP. A Ouahigouya, l'une de ses militantes a été accusée de fraude parce qu'elle tentait de faire inscrire des mineurs sur les listes électorales. Exactement comme on accusait le CDP de fraude avant même les élections. Dans les Balés, même si on veut démontrer le contraire à travers des écrits dans la presse, les militants ne parlent pas le même langage suite à cette « tentative d'imposer Alphonse Bonou par le sommet ». Exactement comme on l'entendait ou le voyait avec le CDP quand on parlait de parachutage. Ce n'est donc pas la faute à ceux qui le présentent comme étant un CDP-bis.

Dans leurs comportements, les premiers responsables et certains militants du parti n'ont pas eux aussi, rompu définitivement avec les pratiques propres au CDP. Quand Salif Diallo annonce la victoire de Roch Marc Christian à la présidentielle avant même la tenue des votes, il ne fait rien que ce qu'on a connu avec le CDP. Quand le même professe que son parti remportera la même présidentielle en un quart de tour, il ne dit pas autre chose que ce qui s'entendait avec le CDP quand lui-même y était. L'adage dit que « le chien ne change jamais sa façon de s'asseoir ». Il est donc difficile de demander aux responsables et militants du MPP de se comporter autrement en si peu de temps. Cependant, quand le chien a un furoncle au postérieur, il est obligé de revoir, ne serait-ce qu'un tout petit peu et momentanément, sa façon de s'asseoir. Quitte à reprendre ses habitudes après.

Par ailleurs, les accointances supposées ou réelles du Mouvement du peuple pour le progrès d'avec certains acteurs clés de la transition ne sont pas forcément pour lui arranger les choses. Bien au contraire, car le parti est en train et va sûrement endosser toutes les bonnes décisions et surtout les mauvaises que la transition aura prises. Ainsi, il part déjà avec un handicap, pour ne pas dire un passif qui le suivra partout. Un passif qui viendra s'ajouter à celui qu'il porte déjà pour avoir été le CDP avant d'être le MPP. Ce sera donc dur pour le parti. Sauf si ses premiers responsables manœuvrent autrement.

Dabaoué Audrianne KANI

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