« Ça suffit, il faut que ça s’arrête », dixit Mgr Yembaodo Paul Ouédraogo

| 04.11.2015
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Mgr Paul Ouédraogo - Président de la Commission de Reconcilation Nationale et des Reformes(CRNR)
© DR / Autre Presse
Mgr Paul Ouédraogo - Président de la Commission de Reconcilation Nationale et des Reformes(CRNR)
La première nuit des martyrs s’est tenue le dimanche 1er novembre 2015 à Ouagadougou à la place de la Nation. Les familles des victimes de l’insurection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du putsch manqué du 16 septembre 2015 ont une fois de plus manifesté leur désir de voir faire toute la lumière sur ces assasinats.


Un an pour les uns et seulement moins de deux mois pour les autres, mais la Nation burkinabè ne les oubliera jamais. Eux, ce sont les martyrs des 30 et 31 octobre 2014 et ceux du putsch manqué du 16 septembre 2015. Le dimanche 1er novembre 2015 la nation leur a rendu hommage au cours d’une soirée dite Nuit des martyrs tenue à la place de la Nation. Elle a été présidée par le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, et coparrainée par Mgr Yemboado Paul Ouédraogo et Cheriff Sy, respectivement Président de la Commission de la réconciliation nationale et des réformes (CRNR) et Président du Conseil national de la Transition (CNT). Selon Mgr Yemboado Paul Ouédraogo « cet hommage est légitime et prolonge l’hommage grandiose mérité ». Pour Nebon Bamouni, porte-parole, des familles des disparus, il serait irresponsable qu’un an après, ces familles ne marquent pas une halte pour se souvenir de leurs membres partis pour la Nation. Après les prières des différentes confessions réligieuses, place aux discours des différentes Organisations de la société civile (OSC). Les intervenants ont marqué leur reconnaissance aux personnes qui ont perdu la vie au cours de ces deux malheureux évènements, mais ils ont aussi égrainé un chapelet de points sur lesquels ils attendent encore satisfaction. « Si les victimes sont identifiées, ce n’est pas le cas pour les bourreaux », a fait savoir le président de la coordination des associations et des OSC, Jonas Hien, pour qui, les assassins doivent être identifiés et jugés. Selon lui des actions en justice ont été entreprises mais sans suite. Il s’agit des plaintes contre François Compaoré et Assimi Koanda, contre Blaise Compaoré, Luc Adolphe Tiao et Jérôme Bougma. Il a également estimé que l’hôpital national Blaise Compaoré doit changer de nom car, dit-il, un hôpital ne peut pas porter le nom du bourreau des victimes. A ces doléances s’ajoutent celles de l’appelation du lieu dit place de la Nation : les OSC ont formulé le vœu de revoir cette place sous le nom de place de la Révolution. Elles ont également demandé que l’on reconduise l’ancienne devise du Burkina Faso à savoir « La patrie ou la mort, nous vaincrons ».

Le parrain Yemboado Paul Ouédraogo a indiqué que ces morts viennent malheureusement s’ajouter aux 17 crimes de sang enregistrés par la CRNR et aux 128 cas enregistrés par le collège des sages. Il a interpellé les politiques sur la nécessité d’œuvrer pour plus de justice, de liberté et d’arrêter les violences car, a-t-il dit en paraphrasant le pape Paul VI, « si le Burkina Faso ne met pas fin à la violence, cest la violence qui mettra fin au Burkina Faso ».

Le Premier ministre a salué cette initiative des familles. Il estime que c’est un devoir de rendre hommage à ces victimes qui sont tombées pour la démocratie.Yacouba Isaac Zida a ajouté que chaque année, cela va se perpétuer afin que les générations futures qui n’auront pas vécu cette insurrection puissent savoir qu’il y a eu une insurrection populaire les 30 et 31 octobre 2014 et qu’il y a eu une résistance lors du putsch manqué du 16 septembre 2015.

Les OSC, les confessions réligieuses, les parrains et le Premier ministre ont chacun reçu des mains des organisateurs, le drapeau du Burkina Faso, symbolisant le sang des martyrs.

Dominique DIAPPA
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