«Nous voulons tous la paix, mais nous refusons la forfaiture et l’injustice». C’est par ces termes prononcés à haute voix que Boukaré Conombo, président du mouvement, a donné le ton de cette conférence de presse qui, selon lui, vise à attirer l’attention de l’opinion nationale sur le «silence coupable de la communauté internationale» face à la situation qui prévaut au Burkina Faso.
Pour lui, depuis la fin de l’insurrection qui a déchu le régime de la 4e république et le début du processus de la Transition devant conduire à des élections libres et transparentes, plusieurs actions menées par les nostalgiques du régime effondré visant à faire capoter la Transition au vu et au su de tous, sans que celle-ci ne réagisse. Il en veut pour preuve les crises qui ont secoué le pays en février et en juillet dernier. Mais, pour le président du mouvement, c’est surtout le verdict confus de la Cour de justice de la Cedeao, ajouté au silence coupable de l’Union africaine, qui ont permis à ce que les «ex-dignitaires de retour de leur cachette, narguent le peuple insurgé, et insultent la mémoire des martyrs de l’insurrection».
Au moment où se poursuit le contentieux électoral, le «Brassard noir», membre du cadre de concertation des OSC débouté par le Conseil constitutionnel après son recours contre les listes de candidatures aux législatives, dit avoir foi en la sagesse et à la hauteur d’esprit des juges constitutionnels. Il a ajouté que le Code électoral, voté le 7 avril et promulgué deux jours plus tard, reste en vigueur et aucune menace ne peut entamer la sérénité du Conseil dans ses décisions. A ce titre, Boukaré Conombo exprime sa surprise de voir que les auteurs de ces menaces soient toujours en liberté.
Pour le Secrétaire général, Adama Nikièma, il s’agit d’un acte grave qui mérite une réaction des autorités de la Transition. «Pour moins que ça, plusieurs personnes ont été interpellées. Alors, nous ne pouvons qu’exprimer notre étonnement face à ce laxisme de nos autorités», explique-t-il.
Quant à la réaction du mouvement, si toutefois sa volonté de voir certains anciens caciques écartés de la course n’était pas effective, Boukaré Conombo répond en disant qu’elle sera «républicaine».
Né aux lendemains de l’assassinat du juge constitutionnel Salifou Nébié, le «Brassard noir», par la voix de ses premiers responsables, dit suivre de près l’instruction du dossier en justice et tire la sonnette d’alarme sur les autres crimes impunis, car comme le dit son slogan: «Sans justice pas de paix».
W. DAVY