«Ce qui est clair aujourd'hui, c'est que nous sommes dans une configuration qui ressemble à celle d'avant les 30 et 31 octobre 2014 (marquant la chute du président Compaoré après 27 ans de pouvoir, ndlr). Il ya les forces du changement et les forces de la restauration-voire de la réaction-», a déclaré samedi Luc Marius Ibriga, lors d'une conférence publique portant sur le verdict de la cour de justice de la CEDEAO, à propos du nouveau code électoral burkinabè.
La justice ouest africaine a donné le 13 juillet raison aux proches de M. Compaoré, qui se sentaient exclus des prochaines élections par un code électoral adopté en avril et qui rend ''inéligibles'', les personnes ayant ''soutenu un changement anticonstitutionnel portant atteinte au principe de l'alternance politique''.
Selon M. Ibriga, «le rapport de force le plus important, c'est que les forces du changement doivent se mobiliser pour que quelque que soit la décision qui pourrait être prise pour les candidatures, la victoire au soir du 11 octobre 2015 (jour de la présidentielle, ndlr)» soit à leur profit.
Pour cela, il faut que «le peuple insurgé et tous les démocrates du Faso» empêchent «le retour au pouvoir du CDP (ex parti au pouvoir, ndlr) et de ses acolytes», a préconisé le président de l'Autorité supérieur du contrôle d'Etat.
«D'ailleurs, soyons très conscients, dans son discours d'investiture (11 juillet, ndlr), le candidat du CDP (Eddie Komboïgo,ndlr) a bien dit que les évènements des 30 et 31 octobre sont venus interrompre le cours d'une politique, qu'eux, ils se chargent de remettre en place. Si nous acceptons cela, ca veut dire que nous acceptons que la politique qui a été mis vomie, revienne», a affirmé Luc Marius Ibriga.
«Je fais confiance au peuple burkinabè. Je ne veux pas croire qu'après une trentaine de morts (enregistrée lors de la révolte populaire contre M. Compaoré, ndlr), nous puissions encore réélire ces gens là. Ce serait vraiment une insulte à ceux qui sont morts!», s'est exclammé le constitutionnaliste Augustin Loada, par ailleurs ministre en charge du Travail du gouvernement de Transition.
La conférence publique sur la portée du verdict de la justice ouest-africaine, a été organisée par le Centre pour la gouvernance démocratique, dont M. Loada était le directeur exécutif avant son entrée au gouvernement.
Agence d'information du Burkina
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