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« Si les politiciens ne s’entendent pas, nous allons demander à prolonger la transition »

| 06.05.2015
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« Si les politiciens ne s’entendent pas, nous allons demander à prolonger la transition »
© DR / Autre Presse
« Si les politiciens ne s’entendent pas, nous allons demander à prolonger la transition »
Prolonger la transition. La question est de plus en plus sur les lèvres. Les raisons ne manquent pas. Et pourtant, il y en a qui sont pressés de voir cette transition prendre fin rapidement. Un influent membre d'Organisation de la société civile spécifique confiait à la veille de la marche du 27 avril : « si les politiciens ne s'entendent pas, nous allons demander la prolongation de la transition ». Tout en sachant que les politiciens sont de nature à ne jamais s'entendre. La preuve est faite. Au sein du Parti démocratique socialiste / Metba, Etienne Traoré et une bonne partie des militants ont claqué la porte. Après un malentendu sur la fusion du parti avec le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Philipe Ouédraogo, un « vieux de la vieille », le remplace à la tête du parti. Evidemment, la partie n'est pas finie et il faut s'attendre dans les jours à venir à un autre casting.


A la Convergence patriotique pour la renaissance/Mouvement progressiste, des camarades de Jean-Baptiste Natama, qui selon eux sont à la base du mouvement qui veut qu'il soit candidat à la prochaine présidentielle l'ont lâché. Au motif que le parti est mal géré par Natama lui-même. « Mauvaise organisation du parti », « absence de moyens financiers », « gestion compartimentée des ressources du parti », « aucun consensus obtenu dans les décisions prises », sont entre autres, les griefs contre Natama. En outre, ceux qui se présentent comme les géniteurs du parti racontent que celui-ci « est de connivence avec l'ancien régime » alors que soutiennent-ils « on ne peut pas renaître avec des gens qui ont pillé le pays pendant 27 ans ». Au finish, ils iront déposer leurs bagages du côté du peuple. Le casting n'est donc pas terminé.

L'autre goulot d'étranglement sur lequel les politiciens ne s'entendront jamais, c'est le Code électoral révisé qui exclut certains dignitaires du régime déchu. Réné Emile Kaboré disait à ce propos dans les colonnes d'un confrère que ce code révisé va diviser le pays et le plonger dans une grave crise. Si certains s'en délectent, d'autres par contre sont inquiets ; et chacun a ses raisons et ses arguments. Seulement, les exclus n'entendent pas s'en laisser conter. Aussi, envisagent-ils dans les jours à venir, de grandes actions pour demander son retrait. Si les actions sont d'envergure, nul doute qu'elles viendront perturber le processus de transition. Les pros code électoral révisé ayant déjà affiché leurs positions. Il faut donc s'attendre à ce que les jours à venir ne soient pas de tout repos.

Ce combat politique ne se déroulera pas seulement entre partis politiques. Mais, il le sera dans l'administration, dans les universités, dans les écoles et même, au sein des producteurs. On le voit déjà au sein des universités, où les étudiants demandent l'annulation du système Licence-master-doctorat. Tout en sachant que c'est un système sous-régional duquel le Burkina ne peut sortir. Dans l'administration, les grèves vont se succéder, les revendications vont aussi succéder aux revendications. Les syndicats de leur côté ne seront certainement pas en reste. Comme quoi, on a l'impression que tout est mis en œuvre, non seulement pour perturber la transition, mais surtout la prolonger. A qui tout cela profite-t-il ?

Dabaoué Audrianne KANI

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