"Le Sénat va se mettre en place", a affirmé M. Compaoré lors d'une conférence de presse dans la capitale politique ivoirienne Yamoussoukro. Il s'exprimait après un Conseil des ministres conjoint Côte d'Ivoire-Burkina Faso en compagnie de son homologue ivoirien Alassane Ouattara.
L'opposition et les syndicats ont manifesté récemment contre l'installation de ce Sénat, créé par la loi. Ils accusent le pouvoir de vouloir réviser, par l'entremise de cette haute chambre, l'article 37 de la Constitution limitant le nombre de mandats présidentiels, pour permettre au chef de l'Etat de briguer à nouveau sa succession en 2015.
"Qu'il y ait des manifestations, qu'il y ait des avis contraires, ce n'est pas seulement au Burkina qu'on voit ça par rapport à des dispositions légales ou constitutionnelles. Mais jamais, même à Paris, ni en Amérique, une marche n'a changé une loi, n'a changé la Constitution. Ça n'existe pas", a lancé le président burkinabè.
La mise en place du Sénat est attendue en septembre. Cette chambre, qui représentera "toutes les forces sociales", permettra d'apporter des "idées" pour de nouvelles lois, a expliqué M. Compaoré.
La controverse sur le Sénat agite de plus en plus la classe politique et la société dans ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest, et ce projet a même été critiqué par l'influente Eglise catholique.
Au pouvoir depuis le putsch de 1987, M. Compaoré, dont le régime avait failli être emporté par une vague de mutineries en 2011, entretient toujours le flou sur ses intentions concernant la présidentielle de 2015.
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