«Nous invitons le gouvernement et les services chargés de la sécurité à faire prévaloir le droit et la liberté des citoyens. Nous demandons instamment que des mesures de sécurité soient prises pour permettre aux députés d'exercer leur travail», a déclaré le secrétaire exécutif national du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, pouvoir) Assimi Kouanda dans un communiqué.
Depuis l'annonce, le 21 octobre, d'un projet visant à réviser l'article 37, pour faire passer de deux à trois le nombre de quinquennats présidentiels, des manifestations sporadiques ont eu lieu à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso à travers des barrages de voies et des pneus brûlés sur le bitume.
«Mais plus grave encore, des individus issus des mêmes groupes circulant à moto et dont le nombre varie de 50 à 300, assaillent les domiciles de députés de la majorité pour les menacer chez eux et promettre de brûler habitations et biens divers s'ils ne renoncent pas à voter le projet», s'est inquiété M. Kouanda.
Selon lui, «il est certain que si rien n'est fait, nos nombreux militants seront obligés, à leur corps défendant, de riposter à ces actes d'un autre âge posés par des individus manipulés que nous tenons pour responsables ainsi que leurs commanditaires».
La classe politique burkinabè est divisée depuis près d'une année et demie par une éventuelle candidature en 2015 du président Blaise Compaoré, empêché par l'actuelle Constitution.
Cependant, le ralliement samedi des voix de la troisième force politique du Burkina Faso à celles de la majorité permettrait de modifier la Constitution sans passer par un référendum, objet de plusieurs manifestations de protestation organisées par l'opposition politique.
D'ores et déjà 98 députés sur les 127 que compte l'hémicycle ont voté pour que ce projet soit inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale le 30 octobre prochain.
ALS/TAA
Lire le communiqué intégral de M. Kounda
«Depuis l'annonce du dépôt du projet de loi du Gouvernement sur une révision de la Constitution du Burkina Faso, divers commentaires politiques et des opinions multiformes sont émis sans discontinuer et repris par les différents organes de presse nationale et internationale.
Ces réactions sont tout à fait légitimes dans un État de droit démocratique qui autorise la coexistence de divers points de vue de nature à animer la vie politique et à éclairer les citoyens sur des aspects qu'ils ne maîtrisent pas forcément.
Cependant, depuis hier après midi des individus se réclamant de l'opposition et de la Société civile se sont lancés dans des actes de perturbation de la liberté d'aller et venir des citoyens dans des villes comme OUAGADOUGOU et Bobo Dioulasso, notamment par des barrages de voies avec des pneus brûlés sur la chaussée.
Mais plus grave encore, des individus issus des mêmes groupes circulant à moto et dont le nombre varie de 50 à 300, assaillent les domiciles de députés de la majorité pour les menacer chez eux et promettre de brûler habitations et biens divers s'ils ne renoncent pas à voter le projet.
Nous prenons à témoin, l'opinion nationale et internationale sur l'illégalité et la gravité de ces actes à l'encontre de légitimes Représentants du Peuple.
Nous invitons le Gouvernement et les services chargés de la sécurité à faire prévaloir le droit et la liberté des citoyens. Nous demandons instamment que les mesures de sécurité soient prises pour permettre aux députés d'exercer leur travail.
Il est certain que si rien n'est fait, nos nombreux militants seront obligés, à leur corps défendant, de riposter à ces actes d'un autre âge posés par des individus manipulés que nous tenons pour responsables ainsi que leurs commanditaires».
Ouagadougou, le 27 octobre 2014
Pour les Partis de la Majorité
Le Coordonnateur
Assimi KOUANDA