Burkina Faso - Taïwan : « Tout marche très bien », selon l’ambassadeur Shen, Cheng-Hong

| 24.01.2014
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Burkina Faso - Taïwan : « Tout marche très bien », selon l’ambassadeur Shen, Cheng-Hong
© DR / Autre Presse
Burkina Faso - Taïwan : « Tout marche très bien », selon l’ambassadeur Shen, Cheng-Hong
En prélude à la visite du président de la république de Chine/Taïwan, Ma Ying-Jeou, au Burkina Faso, prévue demain samedi 25 janvier 2014, l'ambassadeur Shen, Cheng-Hong apprécie, dans cet entretien, la relation bilatérale entre les deux pays et situe l'objet de cette visite.

Sidwaya (S.) : Quels sont les enjeux de la visite du président Ma Ying-Jeou au Burkina Faso ?

Shen, Cheng-Hong (S.C.H.) : Comme vous le savez, son Excellence Ma Ying-Jeou a entamé une grande tournée en Afrique. Le premier pays qu'il va visiter, c'est Sao-Tomé-et-Principe. Après, il va mettre le cap sur le Burkina Faso pour rencontrer son homologue Blaise Compaoré. En effet, il faut dire que la dernière visite du président Ma au Burkina Faso, date d'avril 2012, quand il venait juste d'accéder à la magistrature suprême. Cette fois-ci, c'est une escale mais également, une visite de travail. Ainsi, son Excellence voudrait profiter de cette occasion pour discuter avec son homologue, Blaise Compaoré, de la situation de la coopération bilatérale qui lie les deux pays. Dans ce volet de la coopération, il s'agira de dégager des points importants pour la dynamisation des liens diplomatiques.

S. : Qu'est-ce qui sera fait concrètement, lors de cette escale ?

S.C.H. : Lors de cette visite, les deux chefs d'Etat auront à échanger sur la situation de l'environnement au Burkina Faso. Il faut dire qu'en 2012, quand le président est venu au Burkina, cela a coïncidé avec la crise au Mali. Ces troubles dans ce pays voisin, avaient des conséquences sur le Burkina. C'est pourquoi, le président a fait la promesse de donner 1 million 600 mille euros pour assister le gouvernement burkinabè à soulager les vagues de réfugiés maliens installés sur son territoire. Probablement, le chef de l'Etat va aborder cet élan de solidarité avec son homologue, afin de se faire une idée de ce que sont devenus ces déplacés maliens au Burkina Faso. Les échanges porteront certainement sur la coopération bilatérale entre nos deux pays. Ce sera d'ailleurs, le point majeur que les deux chefs d'Etat vont aborder, très rapidement, parce que l'escale ne durera que cinq heures et demie. Son arrivée est prévue pour 19h 40 et le départ est prévu pour 0h 50 mn. Il va poursuivre la tournée au Honduras pour participer à la cérémonie d'investiture du nouveau président.

S. : Quels sont les grands axes de l'intervention de la Chine/Taïwan au Burkina Faso ?

S.C.H. : Le partenariat entre nos deux pays est axé sur divers points et projets de développement. Nous intervenons presque dans tous les domaines. Que ce soit dans la production du riz, dans le domaine de la santé publique, de la technologie, de l'énergie solaire, etc. Notre objectif est de partager avec notre coopérant, tout le potentiel que Taïwan détient, et c'est cela une relation bilatérale.

S. : Justement, parlant de coopération bilatérale, pouvez-vous nous dire si les rapports d'amitié entre les deux pays vont bien et quelles sont les perspectives pour consolider cette relation ?

S.C.H. : La coopération bilatérale entre nos deux pays est au beau fixe. Tout marche très bien. Tous les deux ans, nous avons une commission mixte entre nos deux pays. Cette commission mixte a pour rôle d'approuver et de travailler sur les projets proposés par le gouvernement du Burkina Faso. A travers cette méthode, la cellule va fixer le budget qui est offert par le gouvernement de la république de Chine/Taïwan pour l'exécution de certains projets d'envergure. Après quoi, il revient aux acteurs de faire le maximum pour mettre en œuvre tous les projets. Chez nous, une loi fixe notre coopération nationale à 3 points. Le premier point consiste à avoir des projets probants. En plus, il doit y avoir un processus légal. C'est ce qu'on fait depuis longtemps, jusqu'à nos jours. Au Burkina Faso, il y a beaucoup de projets de concrétisation depuis 1994, jusqu'à maintenant. En termes de perspectives, prenez l'exemple le plus récent. Depuis l'année passée, on a la coopération bilatérale entre nos deux pays. On peut la diviser en 4 catégories : projet de riz pluvial, projet de formation professionnelle, assistance médicale, nouvelles énergies et énergie solaire. Je peux dire que de tous les projets que nous entretenons, c'est le projet riz pluvial qui a le plus réussi. La production a atteint presque 20% de la production nationale du riz au Burkina Faso. Concernant l'assistance médicale, une équipe d'experts taïwanais assiste l'équipe burkinabè dans la gestion de l'Hôpital national Blaise-Compaoré. Nous avons encore une mission médicale qui est à l'hôpital de l'Amitié à Koudougou pour servir la population. Concernant la formation professionnelle, on est en train de concrétiser la construction des 13 centres régionaux de formation professionnelle. Comme vous le savez, on a déjà terminé un centre de formation professionnelle de référence à Ziniaré. Un centre de formation de référence verra très bientôt le jour, à Bobo-Dioulasso.

S. : Comment vivez-vous la situation politique actuelle du Burkina Faso ?

S.C.H. : Le Burkina Faso est un pays pacifique, après tout. Même au niveau des grandes puissances, ces formes de crises politiques ne manquent pas. A Taïwan, on a souvent des gens qui ont des opinions contraires et cela est bien normal. Dans un pays démocratique comme le Burkina Faso, je pense que les citoyens ont ce droit de manifester les divergences, sans aucune influence de la part de l'Etat.

S. : Certains pays africains rompent progressivement, la coopération avec Taïwan. Ne craignez-vous pas une perte totale de vos alliés africains ?

S.C.H. : Pour nous, ce n'est pas une crainte, mais c'est plutôt dommage. Parce que la Chine/Taïwan veut toujours partager ses expériences avec les pays du monde entier. Nous voulons toujours apporter notre contribution au développement économique des pays pour avoir un vrai boom économique international. Mais malheureusement, compte tenu de certaines difficultés d'ordre diplomatique à l'encontre de la république de Chine/Taïwan, certains pays ne peuvent pas avoir officiellement, des relations de coopération avec notre pays. C'est dans ce sens que je dis que c'est vraiment dommage et pour ces pays et pour la Chine/Taïwan. Sinon, nous avons en nous ce besoin de partager notre savoir-faire, notre technologie avec tout pays qui le désire. Pour terminer, je dirai que la coopération entre le Burkina Faso et la Chine/Taïwan va continuer à s'approfondir, afin de réaliser de grands desseins. La Chine/Taïwan va continuer à travailler aux côtés du peuple burkinabè, aux plans militaire, diplomatique, social et économique. Ce qui va permettre aux deux pays de maintenir la flamme des rapports bilatéraux allumée pour un avenir radieux et un progrès économique assuré. Bon vent à la relation Burkina Faso- Taïwan et que l'année 2014 soit une année de prospérité, de paix, de stabilité et de réussite dans le partenariat !

Interview réalisée par
Wanlé Gérard COULIBALY
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