"Je suis partie en sandales"
Alizéta Ouédraogo n'a pas vu venir la chute du régime de Blaise. Face à la colère des manifestants qui étaient prêts à en découdre avec tous les dignitaires du régime de Blaise Compaoré, la belle-mère nationale n'avait pas le choix. "Je suis partie en sandales, sans passeport, sans vêtements de rechange, sans rien. j'ai tout perdu"; a déclaré la tristement célèbre belle-mère.
Elle est arrivée à Paris le 16 novembre après avoir transité par le Bénin. Elle reconnait alors avoir voyagé avec un passeport diplomatique béninois.
"Mon crime est d'avoir François pour gendre", se désole-t-elle. Femme d'affaires ayant fait fortune dans le cuir, Alizéta dirigeait depuis 2011 la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso. Son ascension fulgurante avait malheureusement coïncidé avec le mariage de sa fille Salah avec François, le frère cadet de Blaise Compaoré en 1994.
Revenir et tout reconstruire
Alizéta n'a jamais imaginé qu'elle pourrait se retrouver dans une pareille situation. je pensais que le débat sur la modification de l'article 37 de la Constitution serait tranché par les voies institutionnelles et républicaines. Visiblement, le peuple Burkinabé voyait les choses autrement.
Sa maison et ses entreprises ont été brûlées et incendiées. Elle chiffre le total des dégâts à environ 20 milliards de F CFA. L'ex-belle-mère nationale veut revenir au pays afin de tout reconstruire car dit-elle "j'ai gagné mon premier milliard avant que ma fille épouse le frère du président".
Parlant de l'insurrection qui a eu raison de Blaise Compaoré au pouvoir depuis 27 ans, Alizéta Ouédraogo estime que "les opposants ont manqué de patience. Il n'était pas nécessaire d'en arriver là. Compaoré aurait fini par passer la main".