Le Président de la transition, le lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida, multiplie les contacts avec les acteurs sociopolitiques, en vue d'une bonne conduite du processus de transition au Burkina. Il a eu un face à face, dans la matinée du lundi 3 novembre 2014 à Ouagadougou, avec les ambassadeurs et les représentants des institutions internationales en poste au «pays des Hommes intègres». L'occasion, pour lui, de faire le point de l'évolution de la situation sociopolitique au Burkina Faso, suite à la démission forcée du président Blaise Compaoré. D'emblée, le lieutenant-colonel Zida a rappelé à ses interlocuteurs, la «crise particulièrement grave», advenue au Burkina ces derniers jours et sa désignation par ses frères d'armes pour assumer la fonction de Président de transition, en attendant un retour à l'ordre constitutionnel. Il a ensuite mis l'accent sur les efforts consentis par l'armée, depuis le 1er novembre dernier, date de sa prise de pouvoir, pour rétablir l'ordre. «Nous nous attelons à faire tourner l'administration publique. Les services fonctionnent, les Burkinabè sont repartis au travail. Les écoles sont ouvertes. Nous pensons que les choses sont en train de reprendre leur cours normal», a-t-il signifié à ses vis-à-vis. A propos du retour à l'ordre constitutionnel normal, le Président de la transition a indiqué, que des concertations sont en cours avec les acteurs politiques et de la société civile, en vue de la transmission du pouvoir exécutif aux civils. «Selon notre entendement, il (le pouvoir exécutif) sera porté par un organe de transition dans un cadre constitutionnel, et nous allons y veiller», a-t-il avancé, avant de préciser que ledit organe sera dirigé par une personnalité consensuelle. Aussi, le lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida a achevé son intervention, en sollicitant l'accompagnement de la communauté internationale, pour sortir le «pays des Hommes intègres» de la tourmente. «Nous nous tenons à votre disposition pour recueillir vos suggestions et propositions. Nous sommes ouverts. Car, nous pensons que les Burkinabè ne peuvent pas s'en sortir seuls dans cette situation», a-t-il dit. En réaction, le doyen du corps diplomatique, le Nonce apostolique, Vito Rallo, a salué la démarche du nouveau président de la transition, qui leur permet d'être au parfum des choses. «Ces informations nous permettent de mieux connaître la teneur des journées dramatiques vécues et de prendre acte de ce qui est fait », a-t-il soutenu. Faisant remarquer que leurs gouvernements respectifs seront informés de l'évolution de la situation, il a réaffirmé le souhait de la communauté internationale, à savoir, le retour à une vie constitutionnelle normale et au fonctionnement régulier des institutions. A sa suite, le représentant-résident du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Pascal Karoréro, a surtout appelé «les parties prenantes au respect des droits humains ».
Kader Patrick
KARANTAO
Jean-Paul CONGO
(Stagiaire)