En effet l’objet de ce début de ballet diplomatique à savoir le 6 ème coup d’Etat de l’histoire du pays depuis les indépendances déroute ,hérisse et fait monter la moutarde au nez des Burkinabè qui se sont dréssés comme un seul homme pour y faire barrage.
A Ouagadougou,la capitale ,malgré les patrouilles permanentes des éléments du RSP qui tirent pour disperser tout regroupement jugé séditieux ,malgré la peur des arrestations ,les insurgés de fin octobre car il s’agit bien d’eux pour la plupart et pas seulement résistent ,s’organisent dans la clandestinité et meme souvent bravent les « Codos »pour dresser des barricades . Boutiques, banques, admnistrations restent portes closes et il s’agit en réalité d’une opération « Ouaga ville morte » lancée par le puissant regroupement syndical UAS. Seul le couvre-feu en vigueur depuis le 17 septembre s’apparente à une trêve des résistants.
Et le Burkina Faso ne se résume pas à Ouaga puisque dans des villes telles Bobo ,Ouahigouya, Koudougou, Banfora Fada Ngourma...le couvre feu est ignoré et les populations manifestent leur opposition à la junte. Les femmes sont entrées dans la danse avec une sortie hier à Bobo en brandissant des spatules .
Nouveauté fondamentale ,face au musèlement des médias chauds notamment les radios FM, une radio dite de Resistance a vu le jour ce 18 septembre sous l’instigation du président du CNT Sheriff Sy ,une radio qui passe en boucle des messages appelant tous les patriotes à ne pas entériner ce coup d’Etat , et meme enjoignant les putschistes à déposer les armes sous peine d’etre assimilés à des rebelles .
Cette bronca interne est rejointe par celle extérieure :
Pour Banki Moon,pas question de cautionner ce coup d’Etat et le pouvoir doit être remis aux autorités de transition et l’election du 11 octobre se tenir.
L’UA a suspendu le Burkina Faso et avant cette suspension, l’UE et les Etats Unis ont aussi intimé l’ordre aux putshistes de remettre le pouvoir fissa fissa .Pour la communauté internationale, cette aventure putshiste est suicidaire politiquement, et économiquement pour le Burkina. Grosso modo la communauté internationale fait savoir à cette élite militaire du camp Naaba Koom que si ce coup d’Etat devait prévaloir ,ce serait calamiteux pour le pays qui tente désespérément de ne pas toucher le fond. Bref dire et faire comprendre aux putshistes que la préoccupation des compatriotes c’est le 11 octobre sensé être le terminus d’un sprint politique entamé depuis fin octobre 2014.
Logiquement la voie est donc toute tracée pour la CEDEAO : entonner le meme refrain et faire valoir que ce putsch doit s’arreter net, la transition reprendre son cours normal,les élections se tenir à bonne date pour enfin refermer la douloureuse parenthèse de 10 mois . Il est impératif que la CEDEAO qui a embrayé au quart de tour fasse reculer le général Diendéré et redémarrer la taransition.
Pour emprunter le jargon militaire, les putshistes burkinabè sont cernés et par les Burkinabè et par la communauté internationale dont l’exigence principale est le redémarrage du train de la transition .
Macky Sall et Yayi Boni parviendront ils à faire reculer le général Dienderé ? Quelle contre partie mettront ils sur la balance puisqu’à l’évidence derrière ce qui ressemble à un baroud d’honneur du RSP se joue en lame de fond son avenir . Un avenir que le RSP n’entend pas manifestement vendanger à l’encan.
La Rédaction